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"Doubles vies", une réflexion d'Assayas sur le virtuel à l'ère du numérique

Dans "Doubles vies", en salles mercredi, Olivier Assayas fait la chronique d'un milieu parisien et bourgeois. Cette comédie au casting prestigieux - Guillaume Canet, Vincent Mcaigne, Juliette Binoche - est surtout l'occasion d'interroger la façon dont le numérique et le virtuel transforment nos vies.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Dans "Doubles vies" d'Olivier Assayas, Juliette Binoche incarneSelena, star d'une série télé et épouse d'un éditeur, et Vincent Macaigne campe Léonard, écrivain.
 (Ad Vitam)
En compétition à la dernière Mostra de Venise, "Doubles vies" raconte l'histoire d'Alain, un éditeur dans la quarantaine (Guillaume Canet), marié à une actrice (Juliette Binoche), star d'une série télé populaire. Parmi ses amis, figure Léonard (Vincent Macaigne), un écrivain dont il publie les livres, qui vit avec Valérie (Nora Hamzawi), conseillère d'un homme politique.

"Film d'idées" et doubles virtuels

Mais alors qu'Alain refuse le dernier manuscrit de Léonard, les relations entre ces quatre personnages vont se compliquer. Le film va révéler peu à peu leurs "doubles vies" conjugales ou amicales, tandis que leurs existences sont aussi "dédoublées" par leurs prolongements dans le monde virtuel du numérique.

Né d'un projet ancien d'Olivier Assayas qui avait depuis longtemps l'idée d'un film sur un éditeur, "Doubles vies" s'est construit petit à petit comme "un film d'idées d'une certaine façon, qui évoque un peu le genre de dialogues, de discours, de doutes, de questionnements qu'on peut avoir autour de l'évolution du monde contemporain", explique Olivier Assayas à l'AFP.

Le réalisateur de 63 ans, qui s'était déjà interrogé dans son précédent film, "Personal Shopper" sur la solitude contemporaine dans un monde où les SMS sont devenus omniprésents, continue sur cette lancée, en explorant la façon dont le numérique et les modes de communication modernes "nous transforment et transforment nos manières de vivre".

Cette chronique d'un milieu parisien et bourgeois est portée par des dialogues omniprésents, moteurs de l'action, dans la lignée des films de Woody Allen ou Rohmer.

Un film de Rohmer en guise de modèle

Pour ce film, il avait un modèle "L'Arbre, le maire et la médiathèque" d'Eric Rohmer. "Un film que j'adore parce qu'à travers le prisme spécifique de Rohmer, il parle de façon assez passionnante de la société de l'époque", souligne Olivier Assayas, qui dit cependant, par rapport à "la langue très écrite de Rohmer", avoir cherché à "enlever du côté théâtral, du côté écrit".

Cinéaste éclectique, qui aime se livrer à "l'expérimentation" et "se réinventer", Olivier Assayas changera radicalement de registre pour son prochain film, "Wasp Network", qu'il commencera à tourner en février. Essentiellement en espagnol, ce nouveau film - "dans la veine de "Carlos", dit-il -, avec Penelope Cruz, Edgar Ramirez ou Gael Garcia Berna, racontera l'histoire vraie d'un réseau d'espionnage cubain qui a infiltré des organisations anti-castristes à Miami dans les années 1980 et 1990.

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