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"Eugénie Grandet" : une nouvelle adaptation réussie de Balzac qui brille par ses acteurs

La sixième adaptation du célèbre roman trouve chez ses interprètes sa valeur cardinale.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Joséphine Japy dans "Eugénie Grandet" de Marc Dugain. (AD VITAM)

Olivier Gourmet en père Grandet avare maladif, Valérie Bonneton qui incarne sa femme effacée, et Joséphine Japy en Eugénie romantique, donnent toute la saveur de cette sixième adaptation depuis 1910 d’Eugénie Grandet de Balzac, sur les écrans mercredi 29 septembre.

Drame angevin

Riche propriétaire terrien d’une avarice obsessionnelle, Félix Grandet vit chichement avec son épouse et sa fille. Quand son neveu débarque de Paris, il voit d’un mauvais œil ce dandy orphelin et ruiné tourner autour d’Eugénie, alors que d’autres partis locaux la courtisent. Une intention d’Eugénie envers son cousin va provoquer la rage de son père, obsédé par sa fortune, connue de lui seul.

Marc Dugain avait heureusement surpris avec L’Echange des princesses par son sujet et une belle reconstitution historique du XVIIIe siècle. Avec Eugénie Grandet, il reste dans ce registre, mais au XIXe siècle, dans la Touraine angevine natale de Balzac qui en fit souvent le cadre de son œuvre.

Lumière éteinte

Grandet est un rôle sur mesure pour Olivier Gourmet, par sa stature et la rusticité du personnage qu’il interprète. Valérie Bonneton s’efface sous l’autorité intransigeante de son mari, protectrice de sa fille et consciente du drame. Joséphine Japy, récemment vue dans Les Fantasmes, est la révélation du film, en apportant sa grâce et une interprétation sensible tout en sobriété.

Olivier Gourmet et Didier Sauvegrain dans "Eugénie Grandet" de Marc Dugain (2021). (AD VITAM)

Situé près de Saumur, région verdoyante de l’Anjou, l’Eugénie Grandet de Marc Dugain baigne dans une grisaille humide constante. La morosité de la vie spartiate que fait subir Grandet à sa famille se retrouve dans la lumière éteinte, les vitres frappées de pluie fine, qui imprègnent tout le film. Un bel accord visuel toutefois limité par un cadrage qui conviendrait plus à la télévision qu’au grand écran. Un bémol compensé par une interprétation inspirée, généreuse et juste. Beau film.

L'affiche de "Eugénie Grandet" de Marc Dugain (2021). (AD VITAM)

La fiche

Genre : Drame
Réalisateur : Marc Dugain
Acteurs : Joséphine Japy, Olivier Gourmet, Valérie Bonneton, César Domboy, François Martouret, Didier Sauvegrain
Pays : France / Belgique
Durée : 1h45
Sortie : 29 septembre 2021
Distributeur : Le Pacte

Synopsis :Felix Grandet règne en maître dans sa modeste maison de Saumur où sa femme et sa fille Eugénie, mènent une existence sans distraction. D’une avarice extraordinaire, il ne voit pas d’un bon œil les beaux partis qui se pressent pour demander la main de sa fille. Rien ne doit entamer la fortune colossale qu’il cache à tous. L’arrivée soudaine du neveu de Grandet, un dandy parisien orphelin et ruiné, bouleverse la vie de la jeune fille. L’amour et la générosité d’Eugénie à l’égard de son cousin va plonger le Père Grandet dans une rage sans limite. Confronté à sa fille, il sera plus que jamais prêt à tout sacrifier sur l’autel du profit, même sa propre famille...

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