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"Fastlife" de Thomas Ngijol : oh le boulet !
Une bonne comédie pour l'été ? On peut compter sur "Fastlife" de Thomas Ngijol. L'improbable aventure d'un champion d'athlétisme, vice-champion olympique incapable d'affronter la vie quotidienne, enfermé dans ses délires bling-blings. Originale et drôle !
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Temps de lecture : 3min
La note Culturebox
3 / 5 ★★★☆☆
3 / 5 ★★★☆☆
Comédie française de Thomas Ngijol – Avec Thomas Ngijol, Karole Rocher, Julien Boisselier, Yazid Aït Hamoudi et Olivier Marchal – Durée : 1h31 – Sortie : 16 juillet 2014
Synopsis : "Fastlife" : aller toujours plus loin, plus vite, pour briller aux yeux des autres : telle est la devise de Franklin. Franklin est un trentenaire mégalomane obnubilé par l’envie de briller à n’importe quel prix. Il devra choisir entre devenir un homme ou continuer à vivre la Fastlife. Avouons notre perplexité lors des premières minutes du film. Le "postulat" de départ est assez culotté : nous habituer à l'idée que Thomas Ngijol est un athlète de très haut-niveau, vice-champion olympique du 100 mètres… Et puis on s'y fait, et la qualité de la mise en scène et des reconstitutions y est pour quelque chose. Au bout d'une heure et demie, il n'y a plus rien de choquant à voir le réalisateur-comédien sprinter dans son couloir entre deux stars mondiales.
Thomas NGijol est l'invité du Soir3 Cette comédie vise clairement le grand public mais elle a le mérite de l'originalité. Nous voici donc en présence d'un grand type immature, courant désespérément derrière une gloire éphémère. Franklin a 34 ans mais il a autant le sens des responsabilités qu'un gamin de 10 ans, incapable de s'engager, de filer droit et regarder la réalité en face. Terriblement énervant. Et surtout très drôle. En décrivant la descente aux enfers de Franklin, de plus en plus seul à croire à son destin doré, Thomas Ngijol en profite pour égratigner le monde du sport-business, du hip-hop et, plus généralement, l'attirance universelle vers une réussite bling-bling, quitte à tout écraser sur son passage. Certes, ce n'est pas "Le Capital" en mode comédie, mais le regard est souvent acide.
L'humoriste a le grand mérite de tenir son cap jusqu'au bout, sans baisse de régime. Il fait le boulot, soignant sa réalisation et ne cédant pas exagérément aux facilités scénaristiques. On rit souvent, en France et au Cameroun et la pirouette finale pour éviter le "happy end" dégoulinant qui se profile est très réussie. Après son succès dans Case Départ (co-écrit avec Fabrice Eboué et Lionel Stekete) et dans Le Crocodile du Botswanga (dont il n'est "que" comédien sous la direction de ses deux acolytes), Thomas Ngijol a bénéficié de moyens conséquents pour "Fastlife". Il y démontre une nouvelle fois son gros potentiel, devant et derrière la caméra, réussissant à traduire à l'image ce qui a fait le succès de ses one man shows depuis le "Jamel Comedy Club". Son grand film est sans doute encore à venir… et c'est une perspective réjouissante
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