Film sur DSK : Anne Sinclair exprime son "dégoût" mais n'attaque pas en justice
"Comme le personnage de Simone dans le film "Welcome to New York" prétend me représenter, je veux seulement dire ici mon dégoût (...) Je ne ferai pas à MM. Ferrara et Maraval le plaisir de les attaquer en justice (...) Je n'attaque pas la saleté, je la vomis", déclare la journaliste sur le site français du Huffington Post qu'elle dirige.
Précisant qu'elle n'a "pas l'habitude" d'exprimer ses "sentiments personnels" dans ces colonnes, Anne Sinclair exprime, dans une anaphore, son "dégoût" d'un film "où l'exhibition permanente du corps de Gérard Depardieu, présentée comme une audace, donne en fait le haut le coeur". "Dégoût" aussi "des dialogues minables et grotesques", "de la façon dont" le réalisateur Abel Ferrara "représente les femmes, ce qui doit illustrer ses propres pulsions", et "enfin et surtout du soi-disant face à face des deux personnages principaux, où les auteurs et producteurs du film projettent leurs fantasmes sur l'argent et les juifs", ajoute-t-elle.
Attaques "antisémites", selon Anne Sinclair
"Les allusions à ma famille pendant la guerre sont proprement dégradantes et diffamatoires. Elles disent le contraire de ce qui fut. Mon grand-père a dû fuir les nazis et a été déchu de sa nationalité française par le gouvernement de Vichy. Mon père a rejoint la France Libre et a combattu jusqu'à la Libération. Dire autre chose relève de la calomnie. Je ne pensais pas avoir à défendre aujourd'hui leur mémoire devant des attaques aussi clairement antisémites, motivées chez le réalisateur sans doute par ses propres problèmes et chez le producteur par son goût du profit", dénonce Anne Sinclair.
"Cela étant, je ne ferai pas à Messieurs Ferrara et (Vincent) Maraval (le co-producteur du film) le plaisir de les attaquer en justice. Ils l'ont dit, ils n'attendent que cela. Je n'attaque pas la saleté, je la vomis", conclut-elle. "Welcome to New York", le film d'Abel Ferrara, inspiré de l'affaire DSK, avec Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset, a été projeté samedi soir en première mondiale à Cannes. Le film est également achetable depuis samedi soir sur plusieurs plateformes internet.
Abel Ferrara : "Je ne suis pas antisémite"
De son côté, le réalisateur Abel Ferrara a rejeté les accusations d'antisémitisme, dans un entretien avec l'AFP : "je ne suis pas antisémite. J'espère que non. J'ai été élevé par des femmes juives", a-t-il dit. Il se défend d'avoir sali la mémoire du père de l'ex-femme de DSK : "Ce n'était pas un collaborateur. Il a failli être tué par la gestapo. Il était tout le contraire. Il est passé tout près d'être descendu comme six millions de juifs".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.