"Gloria Bell" : Julianne Moore irrésistible en quinqua pleine de vie
Julianne Moore, prix d’interprétation à Cannes en 2014 pour "Maps to the Stars" de David Cronenberg, n’était pas revenue sur les écrans depuis l’excellent "Bienvenu à Suburbicon" de George Clooney, passé inaperçu en 2017. Elle revient resplendissante dans "Gloria Bell", un beau portrait de femme, plein d’énergie et d’optimisme.
Cinéaste chilien œuvrant aux Etats-Unis, Sebastian Lelio réalise avec "Gloria Bell" le remake américain de son propre film "Gloria", sorti en France en 2014. Il rejoint ainsi ces talents du cinéma sud-américain appelés par Hollywood, tels les Mexicains Guillermo del Toro, Alfonso Cuaron ou Alejandro Gonzales Inarritu qui vient d’être promu président du jury du 72e Festival de Cannes.
Cinéaste des femmes
Les portraits de femmes étaient déjà au centre des derniers films de Sebastian Lelio ("Une femme fantastique" et "Désobeissance"). Il prouve une nouvelle fois son talent dans ce registre, avec un rôle taillé sur mesure pour Julianne Moore.
La cinquantaine, Gloria (Julianne Moore) assume pleinement son célibat en y trouvant indépendance et épanouissement. Elle aime passer ses nuits à danser dans les clubs de Los Angeles, au rythme de rencontres de passage, voire plus si affinités. Elle est troublée par Arnold (John Turturro) qui sort d’une rupture compliquée et dont les deux enfants l’accaparent trop à son goût. Entre passion et désillusion, Gloria va trouver une force intérieure dont elle tirera tous les bénéfices.
Juliane Moore passe commande
On peut se demander ce qui a motivé Sebastian Lelio à tourner une version américaine de son film de 2014. D’autant que ses qualités l’avaient propulsé dans la course aux Oscars (catégorie meilleur film étranger) et que son actrice Paulina Garcia avait remporté le prix d’interprétation à Berlin. C’est Julianne Moore qui lui a passé commande de ce remake, et le réalisateur a pris le temps de tourner deux films avant de s’y consacrer. Comment résister à Julianne Moore ? Le temps d’adapter le film au contexte californien et l’affaire était dans le sac, et fort bien tourné.
La transposition américaine fonctionne à merveille. Les scènes de night-clubs éclairées au néon sont électriques, entendre Julianne Moore s’égosiller au volant de sa voiture est des plus réjouissant, et la voir dévoiler son corps sans complexe devrait faire pâlir Yann Moix, après ses propos désobligeants sur les femmes de 50 ans… Etonnante également sa passion pour un homme féru d’armes à feu, là où on ne l’attendait pas. Il est interprété par un John Turturro touchant, et absent des écrans depuis trop longtemps. "Gloria Bell" recèle ainsi assez d’atouts pour garantir un bon moment de cinéma, avec un plein d’énergie assuré.
La fiche
Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Sebastián Lelio
Acteurs : Julianne Moore, John Turturro, Caren Pistorius, Michael Cera, Brad Garrett, Holland Taylor, Jeanne Trippehorn, Rita Wilson
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h41
Distributeur : Mars Films
Sortie : 1er mai 2019
Synopsis : La cinquantaine frémissante, Gloria est une femme farouchement indépendante. Tout en étant seule, elle s'étourdit, la nuit, dans les dancings pour célibataires de Los Angeles, en quête de rencontres de passage. Jusqu'au jour où elle croise la route d'Arnold. S'abandonnant totalement à une folle passion, elle alterne entre espoir et détresse. Mais elle se découvre alors une force insoupçonnée, comprenant qu'elle peut désormais s'épanouir comme jamais auparavant…
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