"Hansel & Gretel : Witch Hunters" : conte spaghetti
De Tommy Wirkola (Etats-Unis/Allemagne), avec : Jeremy Renner, Gemma Arterton, Famke Janssen, Peter Stormare - 1h28 - Sortie : 6 mars
Interdit aux moins de 12 ans
Synopsis : Liés par le sang, Hansel et Gretel, qui ont tué dans leur jeunesse une sorcière, ont aujourd’hui soif de vengeance, et ils s’en donnent à cœur joie en tant que chasseurs des suppots de satan. Pourtant, sans le savoir, ils sont désormais victimes d’une menace bien plus grande que leurs ennemis : leur passé.
« Hansel et Gretel : Witch Hunters » s’apparente à ces sujets un peu fou, comme « Abraham Lincoln chasseur de vampires ». Ils reposent sur le rapprochement entre des personnages et un concept inattendu, sinon incongru. Enfants dans le conte des frères Grimm, Hansel et Gretel sont désormais adultes, dans ce qui s’apparente à une suite. Devenus chasseurs de sorcières, ils évoluent au cœur d’une Europe ténébreuse et obscurantiste de fantasy, apparentée au XVIIIe siècle, avec beaucoup de liberté.
Le film ne se prend évidemment pas une seconde au sérieux. Par son sujet et son cadre, il n’est pas sans rappeler « Les Frères Grimm » (2005), où Terry Gilliam faisait des célèbres collectionneurs de contes, également des chasseurs de sorcières. Le film de Tommy Wirkola est toutefois moins ambitieux et ne prétend à rien d’autre qu’à être un « pop corn movie ». Il n’en n’est pas moins jubilatoire dans son parti-pris déjanté, ses décors de dark fantasy gothiques, ses anachronismes assumés, et ses scènes d’action surnaturelles échevelées.
Western Spaghetti
Dans sa violence, ses scènes gores, son humour, mais aussi son image très graphique dans les costumes et des armes gadgétisés, « Hansel et Gretel : Witch Hunter » renoue avec la forme du western spaghetti. La figure burinée et la stature de Jeremy Renner (l’héritier de Jason Bourne) colle à ce traitement projeté dans une fantasy de pur divertissement, par ailleurs habitée de belles actrices, Gemma Arlerton, Famke Janssen et Ingrid Bolso Berdal.
La critique est tombée bien évidemment à bras raccourcis sur ce film « commercial » qui lui prête le flanc bien volontiers. Les mêmes critiques traitaient déjà de la sorte le western spaghetti des années 60, les films de Mario Bava ou de la Hammer, avant de les réhabiliter des années plus tard. « Hansel et Gretel : Witch Hunter » ne bénéficiera sans doute pas d’un tel traitement, à moins qu’une bonne fée ou une puissante sorcière se penche dessus.
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