"Heli" : à la recherche de la jeunesse mexicaine perdue
De Amat Escalante (Mexique), avec : , Andrea Jazmín Vergara - 1h45 - Sortie : 9 avril 2014
Synopis : Au Mexique, la famille d’Estela, une jeune fille de 12 ans est prise dans un engrenage de violence lorsque celle-ci tombe amoureuse d’un jeune policier impliqué dans un détournement de drogue.
Avec Carlos Reygadas, dont il fut l’assistant, Amat Escalante remporta le Prix de la critique internationale (FEPRESCI) pour "Sangre", puis fut sélectionné encore à "Un certain regard" avec "Los Bastadros". Un attachement cannois au cinéma latinos, mérité certes, mais pas toujours justifié.
Le dernier film de Reygadas, "Post Tenebrae Lux", en compétition en 2012, était loin de faire l'unanimité. "Heli" déçoit beaucoup moins, mais l’on sent dans la sélection cannoise la persistance d’y inclure un film latinos, plus pour la forme que ses qualités, même si certaines demeurent. Cela n'a pas empêché Spielberg, qui s'y connaît, de l'adouber du Prix de la mise en scène. Comme quoi...
Naturalisme
"Heli" est un film à la forme néo-réaliste, sauce chili, naturaliste, sinon misérabiliste,avec des instants de violence provocateurs, telle cette émasculation par le feu, représentative des exactions pratiquées par les cartels, qui laisse loin derrière "Savages", de Oliver Stone, pourtant pimenté.
Mais sur un même sujet, ou presque - les cartels mexicains,et la corruption mexicaine avec ses implications dans les familles innocentes -, on préfèrera sans hésitation "Miss Bala" de Gerardo Naranjo (à un Certain Regard en 2011). Restent des ambiances, un milieu humble bien décrit, et une violence traumatique. Mais manque le lien, une dramaturgie, une mise en scène, pourtant récompensé à Cannes : donc, respect.
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