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"Heli" : à la recherche de la jeunesse mexicaine perdue

Amat Escalante, venu deux fois à "Un certain regard" à Cannes, a remporté l'an dernier le Prix de la mise en scène en compétition officielle, décerné par Steven Spielberg. Le cinéaste fait montre de la vigueur du cinéma mexicain depuis plusieurs année, au côté de son compatriote Carlos Reygadas, ou Alejandro González Iñárritu, également présents régulièrement sur la Croisette.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1min
Juan Eduardo Palacios et Andrea Vergara dans "Heli" de Amat Escalante
 (Mantarraya Producciones)

De Amat Escalante (Mexique), avec : Andrea Jazmín Vergara - 1h45 - Sortie : 9 avril 2014

Synopis :  
Au Mexique, la famille d’Estela, une jeune fille de 12 ans est prise dans un engrenage de violence lorsque celle-ci tombe amoureuse d’un  jeune policier impliqué dans un détournement de drogue.

Continuité mexicaine
Avec Carlos Reygadas, dont il fut l’assistant, Amat Escalante remporta le Prix de la critique internationale (FEPRESCI) pour "Sangre", puis fut sélectionné encore à "Un certain regard" avec "Los Bastadros". Un attachement cannois au cinéma latinos, mérité certes, mais pas toujours justifié.


Le dernier film de Reygadas, "Post Tenebrae Lux", en compétition en 2012, était loin de faire l'unanimité. "Heli" déçoit beaucoup moins, mais l’on sent dans la sélection cannoise la persistance d’y inclure un film latinos, plus pour la forme que ses qualités, même si certaines demeurent. Cela n'a pas empêché Spielberg, qui s'y connaît, de l'adouber du Prix de la mise en scène. Comme quoi...
"Heli" de Amat Escalante
 (Le Pacte )

Naturalisme
"Heli" est un film à la forme néo-réaliste, sauce chili, naturaliste, sinon misérabiliste,avec des instants de violence provocateurs, telle cette émasculation par le feu, représentative des exactions pratiquées par les cartels, qui laisse loin derrière "Savages", de Oliver Stone, pourtant pimenté.

Mais sur un même sujet, ou presque - les cartels mexicains,et la corruption mexicaine avec ses implications dans les familles innocentes -, on préfèrera sans hésitation "Miss Bala" de Gerardo Naranjo (à un Certain Regard en 2011). Restent des ambiances, un milieu humble bien décrit, et une violence traumatique. Mais manque le lien, une dramaturgie, une mise en scène, pourtant récompensé à Cannes : donc, respect.

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