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"Hungry Hearts", quand l'amour fou d'une mère fait des ravages

Une jeune maman veut protéger son nourrisson du monde extérieur, au point d'en sacrifier la santé. Autour du bébé, le couple se désagrège et la folie gagne doucement. "Hungry Hearts", tourné dans l'urgence, souffre (lui aussi) d'un manque de soin.
Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Alba Rohrwacher et Adam Driver dans "Hungry Hearts"
 (DR)
La note Culturebox
2 / 5                  ★★☆☆☆

Drame italien de Saverio Costanzo – avec Adam Driver et Alba Rohrwacher – Durée : 1h53 – Sortie : 25 février 2015

Synopsis : Jude est Américain, Mina Italienne. Ils se rencontrent à New York, tombent fous amoureux et se marient. Lorsque Mina tombe enceinte, une nouvelle vie s’offre à eux. Mais l’arrivée du bébé bouleverse leur relation. Mina, persuadée que son enfant est unique, le protège de façon obsessionnelle du monde extérieur. Jude, par amour, respecte sa position jusqu’à ce qu’il comprenne que Mina commence à perdre contact avec la réalité.
La longue scène qui ouvre ce film est tordante. Ce sera la seule. Mina et Jude, qui ne se connaissent pas, se retrouvent enfermés dans les toilettes exigües d'un restaurant chinois. L'embarras est maximal pour Jude qui vient d'y passer un long moment, victime de troubles intestinaux. On peut difficilement imaginer une rencontre qui démarre plus mal. Et, bien évidemment, une histoire d'amour va en naître.

Premier huis-clos, donc. Les suivants seront moins amusants. Les rapports du couple se détériorent. La grossesse de Mina est une épreuve. Et ce n'est rien à côté des premiers mois de ce bébé "indigo" (un enfant exceptionnel  dans la terminologie New Age) qu'elle veut protéger du monde de façon obsessionnelle, quitte à en sacrifier la santé.
  (DR)
"Elle n'est pas folle… juste pas ordinaire" dit sans trop y croire Jude à propos de sa femme. Mais le vers est dans le fruit et l'histoire se cesse de se noircir.

Derrière la caméra, Saverio Costanzo est en osmose avec son propos : l'image est grise, fade, son New York est d'une tristesse infinie, dégoulinant de solitude. Il multiplie de longs gros plans sur les visages de Mina et Jude qui ne parviennent plus à communiquer.
  (DR)
Tournée dans l'urgence (notamment en raison du planning chargé d'Adam Driver, pilier de la série "Girls"), cette adaptation du roman de Marco Franzoso "Il bambino indaco", pêche par manque de soin, et on se sent vite oppressé dans ce petit appartement où la vie du trio tourne en boucle. Reste néanmoins une intensité dramatique incontestable, un vrai sujet contemporain et deux comédiens qui donnent le maximum pour défendre leur film.

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