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"Il était temps" : la comédie romantique de l'automne

Scénariste passé derrière la caméra, Richard Curtis a notamment signé les scripts de "Quatre mariages et un enterrement", "Coup de foudre à Notting Hill", des deux "Bridget Jones" et de "Love Actualy", sa première réalisation. C'est dire si le britannique s'est fait une spécialité de la comédie romantique. Il récidive avec "Il était temps", dans lequel il insuffle un deus ex machina fantastique.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Domhnall Gleeson et Rachel McAdams dans "Il était temps" de Richard Curtis
 (Universal Pictures)

De Richard Curtis (Etats-Unis), avec :, Bill Nighy, Lydia Wilson - 2h03 - Sortie : 6 novembre 2013

Synopsis : À l’âge de 21 ans,  le père de Tim apprend à son fils que depuis des générations tous les hommes de la famille maîtrisent le voyage intertemporel. Tim ne peut changer l’histoire, mais a le pouvoir d’interférer dans le cours de sa propre existence, qu’elle soit passée ou à venir. Il décide donc de rendre sa vie meilleure... en se trouvant une amoureuse. En stage de droit à Londres, il rencontre la belle et fragile Mary. Alors qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre, un voyage temporel malencontreux efface cette rencontre. C’est ainsi qu’au fil de ses innombrables voyages dans le temps, il n’a de cesse de ruser avec le destin afin de la rencontrer pour la première fois, encore et encore, jusqu’à ce qu’il arrive à gagner son coeur...

Dans l’ombre d’« Un jour sans fin »
« Il était temps » évoque irrésistiblement « Un jour sans fin » (1993) de Harold Jamis, avec Bill Muray et Andie MacDowell. On y voyait le premier revivre la même journée à répétition jour après jour. Un enfer qui le pousse jusqu’au suicide, en vain, puisque chaque lendemain, il se retrouve au même point de départ. Il profite de cette boucle temporelle pour affiner sa personnalité dans le but de séduire sa collègue. Le film constitue à ce titre une des meilleures comédies jamais réalisées.

Richard Curtis n’en est pas loin, puisque son personnage peut voyager dans le temps pour effacer chaque bourde dans ses tentatives de séduction, à l’instar de Bill Muray dans « Un jour sans fin ».

Domhnall Gleeson dans "Il était temps" de Richard Curtis
 (Universal Pictures)

Charmant
« Il était temps » ne sent pas pour autant le réchauffé. Le film surfe en effet plus sur la vague romantique que burlesque, dont le film de Harold Jamis est truffé. Mais autant la répétition de la même journée vécue par le personnage incarné par Bill Muray s’acceptait d'emblée comme moteur de l’intrigue, autant la possibilité de voyager dans le temps propre aux hommes de la famille Lake est artificiel, un simple deus ex machina pour créer un comique de situation. Dans « Un jour sans fin », il n’y avait pas plus de justification, mais l’incongruité de la situation se suffisait à elle-même, alimentée d’un humour dévastateur de tous les instants.

Le film de Richard Curtis tient toutefois la route, pour l’empathie développée à l’égard de son gaffeur de séducteur en herbe, mais surtout pour les liens qu’il entretient avec son bienveillant père (magnifique Bill Nighy), auquel est consacrée la toute dernière scène, très touchante et émouvante. Aussi, cette relation paternelle prend le dessus sur l’histoire sentimentale. Un film charmant, mais sans audace, sans plus de prétention que de divertir d'une rentrée automnale.

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