"Indiana Jones et le cadran de la destinée" : le chant du cygne de la franchise mythique, sans Spielberg mais réalisé par un James Mangold dans les clous
Plus de quarante ans séparent Les Aventuriers de l’Arche perdue d’Indiana Jones et le cadran de la destinée qui sort mercredi 28 juin. Le premier n’a pas pris une ride, et ce cinquième film de la franchise est une variation sur le passage du temps, avec un Harrison Ford qui l'incarne depuis 1980. Si Georges Lucas, est toujours à la production (via Disney), Steven Spielberg a passé la main à James Mangold (Le Mans 66, Logan) pour le réaliser. Attention cet article contient des informations pouvant spoiler le récit.
Jones redevient Indiana Jones
En 1969, le docteur Henri Jones est sur le point de prendre sa retraite de sa chaire d’archéologie au Hunter College de New York. C’est alors que sa filleule Helena Shaw le visite par surprise, à la recherche d’une relique que lui a confiée son père. Elle veut récupérer le cadran d’Archimède, qui permettrait de localiser des fissures temporelles dans l’univers. Déposé dans les archives du collège, il est subtilisé par la jeune femme qui veut le vendre au plus offrant. Le professeur Jones redevient alors pour une dernière fois Indiana Jones dans un périple aux quatre coins du monde, confronté à des néo-nazis sur ses pas.
Quel bonheur de retrouver ce prince des découvreurs, érudit en archéologie et trésors antiques, aventurier sans vergogne et briseur des cœurs à ses heures. Lucas et Spielberg ont conçu Indiana Jones en pensant à James Bond et Tintin (L’Oreille cassée) tout en voulant retrouver l’esprit des serials des années 40, films à épisodes projetés avant les grands films à l’époque. Ils retrouvaient en 1980 un souffle épique, tout comme l’avait déjà fait Lucas avec Star Wars (1977), lui-même inspiré de Flash Gordon, autre serial.
Cadran solaire
À la réalisation du Cadran de la destinée, James Mangold ne peut guère s’éloigner de la charte Indiana Jones. Le réalisateur suit le cahier des charges dans l’ordre des conventions, avec ses cryptes piégées, son adversaire belliqueux (ici judicieusement confié à Mads Mikkelsen), un enfant, Marion, et des nazis ressurgis des premier et troisième opus. Tout cela est assez bien ficelé, si n’est une première partie boursouflée de poursuites de voitures, de bagarres et de mitraillades, avant que l’archéologie magique ne reprenne ses droits.
Plus long film de la franchise (2h34), c’est la première partie qui pèche en raison des scènes d’action trop développées. Le scénario délaisse complètement le mystère pour n’en reprendre le fil que dans la seconde partie. Film sur le temps, son action sur le héros est perceptible, voire touchante. Les retours en arrière et l’Antiquité avec Archimède y participent, le rapport du passé au présent étant la raison d'être de l’archéologie. On sent le passage de main potentiel avec la nouvelle héroïne que pourrait être Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge), la filleule de Jones, armée d’autres atours que le chapeau, le blouson et le lasso d’Indiana Jones. On peut déjà imaginer les scénaristes au travail.
La fiche
Genre : Aventures
Réalisateur : James Mangold
Acteurs : Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen, Antonio Banderas, John Rhys-Davies, Shaunette Renée Wilson, Thomas Kretschmann, Toby Jones
Pays : Etats-Unis
Durée : 2h34
Sortie : 28 juin 2023
Distributeur : Walt Disney Company France
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