« John Carter » : un nouveau héros de cinéma
Synopsis : Capitaine de cavalerie rebelle pendant la guerre civile américaine, John Carter se trouve mystérieusement transporté sur Mars, où ses pouvoir déduits de la différence gravitationnelle avec la Terre vont être déterminants dans le conflit qui oppose les tribus locales, et au cours duquel il va retrouver une humanité perdue.
Héros originel
Il est étonnant de constater qu’il aura fallu attendre 2012 pour voir porter à l’écran le héros John Carter , inventé en 1911 par Edgar Rice Burroughs, plus connu pour avoir créé le personnage de Tarzan. Avant l’homme singe l’écrivain avait écrit tout un cycle de science-fiction (dix romans) qui est à l’origine du genre sous la bannière américaine. Alex Raymond s’en inspirera pour son Flash Gordon qui plus tard engendrera devant la caméra de George Lucas Luke Skywalker, le héros de "Star Wars". Tous ont pour grand-père John Carter, né de la plume de Burroughs qui pourrait être qualifié de Jules Verne américain comme inventeur de la fantaisie épique.
« John Carter » est en même temps le premier film réalisé avec des acteurs d’Andrew Stanton qui, jusqu’ici œuvrait dans l’animation, comme réalisateur ou producteur, avec des titres tels que « Le Monde de Nemo », « Wall.E », « Ratatouille » ou « Là-haut » au tableau. L’animation reste néanmoins essentielle pour la projection sur grand écran de l’univers de John Carter, dont l’action se déroule sur Mars avec une foule de créatures fantastiques conçues et animées par ordinateur. A noter que la qualité du relief du film est exceptionnelle, la meilleure depuis « Avatar », alors que « John Carter » a été gonflé après un tournage en 2D et que ce procédé était jusqu’aujourd’hui très décevant.
Conan sur Mars
Prouesse technique, « John Carter » est avant tout un formidable film d’aventures qui s’appuie sur un héros charismatique et archétypal, projeté depuis la guerre de sécession sur la planète Mars, via un talisman qui plie l’espace et le temps. Aussi, « John Carter » commence un peu comme « Danse avec les loups » pour continuer comme un Conan transposé sur une planète extraterrestre.
L’identification à Conan vient de la carrure bodybuildée du héros et de l’univers bigarré dans lequel il évolue, peuplé de martiens verts de trois mètres de haut à quatre bras, de bêtes de somme gigantesques et de monstres géants belliqueux. Elle émane également des références antiques qui définissent la civilisation martienne dans l’esthétique vestimentaire ou la scène d’arène, alors que planent des vaisseaux à énergie solaire au-dessus des plaines martiennes, et que les rayons fulgurants confrontent les sabres et épées. Ce mélange des genres est à l’origine de l’héroïc-fantasy dont relève également Conan, la différence avec John Carter étant que l’action se déroule sur Mars et non à une époque mythique sur Terre et qu’une forme de technologie imaginaire a pris le relais de la magie et de la sorcellerie.
Très populaire aux Etats-Unis, le héros John Carter débarque en France dénué de l’aura mythique qu’il revêt Outre-Atlantique comme initiateur d’un genre littéraire qui s’est expatrié au cinéma. Ceux qui y verraient une énième resucée de fantasy ignorent qu’ils assistent à ses origines. « John Carter » adapte le premier roman de Burroughs qui lui est consacré, « A Princess of Mars », neuf autres attendent derrière. De quoi alimenter encore longtemps la lanterne magique qu’est le cinéma.
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