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"K contraire" : Sandrine Bonnaire dans un thriller social intense

Un jeune adulte sort de prison, retrouve sa mère malade et dépendante, tente de se réinsérer, mais retombe dans la petite délinquance : le schéma est classique, mais il sert un premier film très maîtrisé. 

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
 Sandrine Bonnaire et Sandor Funtek dans "K Contraire de Sarah Marx. (Les Valseurs)

Premier film de Sarah Marx, K contraire bénéficie de la présence de Sandrine Bonnaire dans le rôle d’une mère dépressive chronique frôlant Alzheimer, qui retrouve son fils sorti de prison. La jeune réalisatrice, au scénario et derrière la caméra, signe un film d’une belle écriture, qui flirte avec le naturalisme sans trop en faire. Le spectateur est en prise directe avec des personnages pris dans l’engrenage implacable d’un carcan social irrépressible.

Cercle vicieux

Ulysse (Sandor Funtek), 25 ans, sort de prison et retrouve sa mère (Sandrine Bonnaire) dans leur petit appartement parisien du XVIIIe arrondissement. Il s’occupe d’elle comme aidant, en raison de ses pertes de mémoire, et cherche des petits boulots pour se réinsérer dans la société. Jusqu’à ce que son meilleur ami David (Alexis Manenti) lui propose un coup sûr : installer un food truck sur une rave party avec des boissons dopées à la kératine, un puissant psychotrope apprécié des "teufeurs"…

Le sujet de la réinsertion est coutumier d’un cinéma social flirtant avec le polar. Sarah Marx l’agrémente d’une mère célibataire et dépressive qui doit être continuellement assistée. Elle entretient une relation fusionnelle avec son fils Ulysse, dont elle a été séparée suite à l’emprisonnement du jeune homme. Trop heureuse de le retrouver et de constater son enthousiasme à chercher un emploi stable, elle ne parvient toutefois pas à sortir de sa maladie, et lui d’une condition sociale précaire qui l’enferme dans le cercle vicieux de la délinquance.

Un jeune casting impressionnant

Si la réalisatrice prend le parti d'une mise en scène réaliste, elle ne tombe pas dans le misérabilisme. Sa caméra observatrice suit une écriture qui donne la part belle à des personnages bien cernés, que cela soit Ulysse, son ami David ou sa mère. Elle privilégie aussi une action menée avec brio sans être ostentatoire ou spectaculaire, nourrie d’enjeux dont la teneur suscite une identification immédiate, source de suspense.

Alexis Manenti et Sandor Funtek dans "K Contraire" de Sarah Marx. (Les Valseurs)

Sandrine Bonnaire, d’une grande justesse dans un rôle à la psychologie défaillante, donne la réplique à de jeunes acteurs, tous remarquables. Avec au premier chef Sandor Funtek (Ulysse), véritable révélation de K contraire, au côté d’Alexis Manenti (son ami David, vu dans Les Misérables de Ladj Ly) et d’une Lauréna Thellier (vue dans Ma Loute de Bruno Dumont), dans un rôle ingrat tenu avec un aplomb impressionnant. Beaucoup d’atouts vont au bénéfice de ce film tendu, rythmé et juste, d’une jeune cinéaste prometteuse.

l'affiche de "K Contraire" de Sarah Marx. (Les Valseurs)

La fiche

Genre : Drame / Thriller
Réalisateurs :  Sarah Marx
Acteurs : Sandor Funtek, Sandrine Bonnaire, Virginie Acariès, Alexis Manenti, Lauréna Thellier, Stéphane Mouchabac
Pays : France
Durée : 1h23
Sortie : 22 janvier 2020
Distributeur :  Les Valseurs

Synopsis : Quand Ulysse, 25 ans sort de prison, il doit gérer sa réinsertion et la prise en charge de sa mère malade. Sans aide sociale, il lui faut gagner de l’argent et vite. Avec son ami David, ils mettent en place un plan. Mais rien ne se passe comme prévu.

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