Ken Loach distille « La Part des anges » au 7e ciel
Synopsis : A Glasgow, Robbie, tout jeune père de famille, est constamment rattrapé par son passé de délinquant. Sa rencontre avec un éducateur va changer sa vie. Il découvre en effet chez Robbie un don exceptionnel pour la dégustation de Whisky.
Une alchimie unique
Ken Loach réussit à allier cinéma, social, humour et poésie dans une alchimie unique. « Kes » et « Family Life » avait bouleversé tout Cannes à l’aube des années 7O. Lauréat de la Palme d’or pour « Le Vent se lève » en 2006, il ne voulait pas venir exposer son dernier film « La Part des anges » à Cannes. Grand bien soit-il que Thierry Frémaux, directeur adjoint du Festival l’ait convaincu : son film a remporté le Prix du jury de cette 65e édition.
Sur un scénario original, avec des acteurs amateurs, pour la plupart, Loach nous prend dès la première scène, où une espèce d’ahuri est repéré sur un quai de métro, avec un gag irrésistible à la clé. Le ton est de mise : comédie, comédie, comédie sur un sujet grave. Ken Loach a toujours réussi a faire passer l’un par l’autre, ce n’est pas le moindre de ses talents
Toujours très en phase avec le milieu qu’il décrit, il se renouvelle avec un art qui enchante, tant il se montre au service d’un scénario plein de surprises signé Paul Laverty, sur un jeune délinquant en quête de réinsertion et que ses facultés sensorielles vont sauver. Formidable message d’espoir pour toute une génération à la dérive qui ne parvient pas à trouver son potentiel.
Réalisme hilarant
Si Loach avait montré qu’il savait parler de l’enfance dans « Kes » - chef d’œuvre absolu sur le sujet -, il a toujours gardé ce sujet dans sa besace, en le réactualisant avec génie dans nombre de ses films. Avec « La Part des anges » il est au sommet de cette thématique, car, c’est bien connu, l’enfance, ou l’adolescence, durent plus longtemps aujourd’hui. Son intrigue est imparable, son scénario au cordeau, sa teneur dramatique, sans parler de son suspense, implacables. Mais surtout son humour, qui fuse, dans la situation, les répliques, l’image, les acteurs sont hilarants.
Coup de jeune du dernier Festival de Cannes, « La part des anges » lance un message d’espoir. Croyez en votre potentiel ! On peut compter sur Loach pour ne pas être démagogue. Réaliste jusqu’à la dernière prise, il distille une magie incomparable, dont tout le sens passe dans une scène qui donne son sens au titre, où l’on apprend ce qu’est « La Part des Anges » : sublime.
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