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"Kingsman : services secrets" : une jubilatoire parodie de James Bond

Réalisateur de "X-Men, le commencement" et de "Kick Ass", c'est dire si Matthew Vaughn maîtrise l'action et la dérision. Il atteint le parachèvement des deux avec "Kingsman: services secrets", se référant explicitement à James Bond dans sa veine Sean Connery et Roger Moore. Les origines toutes britanniques du cinéaste servent indéniablement le film qui en tire une "british touch" très jouissive.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Colin Firth, Mark Strong, Sophie Cookson, et Taron Egerton dans "Kingsman : services secrets" de Mattew Vaughn
 (20th Century Fox)
La note Culturebox
4 / 5                  ★★★★☆

De Matthew Vaughn (Grande-Bretagne), avec : Colin Firth, Samuel L. Jackson, Taron Egerton, Moichael Caine, Mark Strong - 2h09 - Sortie : 18 février 2015.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis : Kingsman, l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat "imparfaitement idéal" : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie ? 

Casting de choc

Tous les ingrédients sont là : le lancement exotique, violent et glamour de l'intrigue, les décors feutrés de l'organisation secrète basée à Londres, les rôles de ses cadres tenus par Michael Caine, Colin Firth et Mark Strong… : la classe ! Sans parler du mégalo de service, Samuel L. Jackson, qui la joue cool, mais implacable, et d'une "super vilaine" garde corps (Sofia Boutella) aux prothèses jambières redoutables, affutées comme des rasoirs. Le décor est planté. Reste l'intrigue, efficace, avec l'introduction d'une nouvelle recrue, examens de passage à la clé, en concurrence avec d'autres postulants.

Que l'on prenne le film par n'importe quel bout, tout fonctionne à merveille : le scénario, le rythme, l'action, les acteurs… Les références à Bond fusent, sans être lourdes. Ainsi cette réplique destinée à devenir culte : "Je vais pas agir comme dans les vieux film d'espionnage que nous aimons. Car nous ne sommes pas dans un de ces vieux films que nous aimons…" Dans le rôle de la recrue, Taron Egerton, n'avait jusqu'à présent pas fait grand-chose, mais il s'avère très efficace, par son côté juvénile, dans une prestation très physique. Quant aux pontes Firth, Caine, Jackson, ils sont imparables.

Matthew Vaughn, Samuel L. Jackson, Sofia Boutella, Taron Egerton dans "Kingsman : services secretrs" de Matthew Vaughn
 (20th Century Fox)

Le juste équilibre

Cela faisait longtemps qu'un film de pur divertissement n'était parvenu à une telle perfection. Du temps des premiers James Bond, dans les années 60, les parodies se bousculaient au portillon, la meilleure restant "Notre homme Flint" (1965, Daniel Mann, avec James Coburn). Depuis, on n'avait pas fait mieux, sinon le premier "Austin Powers". Mais là, c'est le pompon ! Film d'action énergique, sans être hystérique, scénario au cordeau, humour cuisiné aux petits oignons, avec un final sur le canevas de la fin de chaque Bond et ses destructions massives des repaires des mégalos de service : hilarant.

Avec sa musique aux discrets accents "bondiens" (juste ce qu'il faut) d'Henri Jackman ("Captain America, le soldat de l'hiver",  "X-Men, le commencement) et Matthew Margeson ("Skyline") avec lequel il a déjà collaboré ("Le Chat Potté", "Kick Ass 2), ses gadgets humoristiques, ses scènes d'action virevoltantes, "Kingsman" fait penser à Quentin Tarantino, même si la violence et l'hémoglobine sont moindres. Une grande réussite du cinéma de divertissement, où tout le monde se retrouvera.

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