"La fille de son père" : un film frais et lumineux porté par Céleste Brunnquell et Nahuel Perez Biscayart

Pour son second long métrage, en salle mercredi, le réalisateur Erwan Le Duc explore avec tendresse et humour la relation entre une adolescente et son père.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Céleste Brunnquell et Nahuel Perez Biscayart  dans "La fille de son père", long métrage du réalisateur Erwann Le Duc (Pyramide Distribution)

Après Perdrix (2018), le cinéaste Erwan Le Duc signe un nouveau long métrage sur la filiation. Dans La Fille de son père, en salles mercredi 20 décembre, Céleste Brunnquell et Nahuel Perez Biscayart forment un duo complice et singulier à la fois drôle et émouvant.

Une bulle singulière

Tout débute par un coup de foudre entre Valérie et Etienne, suivi de rocambolesques aventures amoureuses dans Paris et... un test de grossesse positif peu après. Et voici la petite Rosa. Sauf que : après cette union furtive, Valérie s'envole et laisse le papa solo avec le nourrisson. "Parfois on a besoin de prendre l'air", tentent de rassurer les parents du jeune papa de 20 ans. Sauf que la pause va s'éterniser. Malgré la tristesse de l'absence, Etienne va assumer seul son rôle de parent. Et si l'on en croit l'ambiance apaisée qui règne au sein de la maison, il s'en sort plutôt pas mal. 

Le comédien Nahuel Perez Biscayart dans "La fille de son père" (Pyramide Distribution)

Grâce à un savant jeu de quelques flash-back, Erwan Le Duc filme avec délicatesse et humour cette bulle singulière que créent le père et sa fille. "Cet amour inconditionnel les entoure, les protège et les étouffe aussi", explique le réalisateur. 

Émancipation

Seize ans plus tard, la petite Rosa a bien grandi. La voici en adolescente déterminée et engagée dans les combats d'aujourd'hui. Elle s'apprête à quitter le domicile pour aller faire ses études aux Beaux-Arts à 300 kilomètres de Paris. Une nouvelle étape nécessaire qui fait ressurgir la question de la séparation. Si le ton est plutôt léger, Erwan Le Duc n'élude pas les tourments de ces deux êtres à la fois forts et fragiles.

Nahuel Perez Biscayart (120 battements par minute, Au revoir là-haut) et Camille Brunnquell (Les Eblouis, En Thérapie) illuminent l'image par leur candeur. Tous deux excellent sur les dialogues savoureux d'Erwan Le Duc. On parle à bâtons rompus d'amour, de sexe et de mort. La fille de son père fait aussi la part belle aux personnages secondaires donnant lieu à des scènes désopilantes. Il y a l'équipe de footballeurs amateurs qu'entraîne Etienne, le petit copain de Rosa (Mohammed Louridi) qui s'improvise poète épique, un pote agent immobilier dévoreur de guimauve et la maire de la ville (excellente Noémie Lvovsky) qui part en vrille sur le terrain de foot.

Camille Brunnquell et Mohammed Louridi dans "La fille de son père" (Pyramide Distribution)

Si le film s'appelle La Fille de son père, il pourrait aussi bien s'intituler Le père de sa fille tant la relation entre Etienne et Rosa est bilatérale et fusionnelle. Tous deux vont grandir ensemble dans cette épreuve commune. Mais plutôt que d'en faire un mélodrame, le cinéaste Erwan Le Duc fait le choix du comique pince-sans-rire. 

La fiche

Genre :  Fiction
Réalisation :  Erwann Le Duc
Pays : France
Durée : 1h31
Sortie : le 20 décembre 2023
Distributeur : Pyramide
Synopsis : 
Etienne a vingt ans à peine lorsqu'il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Le jour où Valérie les abandonne, Etienne choisit de ne pas en faire un drame. Etienne et Rosa se construisent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit partir étudier et qu’il faut se séparer pour chacun vivre sa vie, le passé ressurgit.

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