"La Mélancolie" : le deuil impossible d'une jeune Japonaise après la mort de son amant

Le décès de son amant conduit une jeune femme à reconsidérer l'ensemble de son existence.
Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
"La Mélancolie", de Takuya Katô, sortie le 14 août 2024. (ART HOUSE)

Metteur en scène de théâtre, Takuya Katô raconte dans ce deuxième long-métrage l'histoire d'une femme plongée dans la dépression après que son amant a été tué dans un accident de la route. Ce film sur le deuil et la conjugalité, soigneusement réalisé avec une très belle photographie et des acteurs engagés, ne parvient pourtant pas à nous embarquer. La Mélancolie sort dans les salles le 14 août.

Watako s'offre des escapades régulières avec son amant Kimura. Au retour d'un de ces week-ends dans un camping de luxe, Kimura est renversé par une voiture. Quelques jours plus tard, Watako apprend qu'il n'a pas survécu à l'accident.

La jeune femme, qui se sent coupable de ne pas être intervenue par peur du scandale, reprend la routine de sa vie quotidienne avec son mari. Seule avec un chagrin qu'elle ne peut partager, Watako a bien du mal à faire le deuil de cet amour brutalement interrompu par la mort.

Ce drame aura-t-il raison du mariage de Watako ?  C'est l'enjeu de ce film qui interroge l'amour et la conjugalité. La jeune femme est triste d'avoir perdu son amant. Elle retourne dans l'hôtel où ils avaient l'habitude de se retrouver, fuyant le domicile conjugal.

Il semblerait que l'aventure de Watako avec Kimura a pris sa source dans l'incompréhension et les problèmes que traversent les époux déjà depuis quelques temps. C'est la rencontre avec l'ex-épouse du défunt qui permettra finalement à Watako de sortir de sa mélancolie et de s'émanciper d'une vie qui ne lui convient pas.

Dans le brouillard

La caméra, de Takuya Katô, qui alterne mouvements très fluides, comme des glissades silencieuses accompagnant le personnage principal, ou plans fixes joliment composés, sans contre-champs, saisit avec lenteur les sentiments les plus intimes du personnage de Watako, composé avec justesse par l'actrice Mugi Kadowaki.

La photo, très soignée, à dominante froide, plonge le spectateur dans une atmosphère qui contraste avec la chaleur qui s'imposait avant le drame. Cette atmosphère visuelle et sonore, atone, accompagne les sentiments de l'héroïne, comme perdue dans un épais brouillard.

"La Mélancolie", de Takuya Katô, sortie le 14 août 2024. (ART HOUSE)

Mais cette torpeur finit par contaminer le spectateur. Scénariste et réalisateur de Seven orifices, une série de science-fiction audacieuse à voir actuellement sur Netflix, Takuya Katô ne parvient pas avec ce second long-métrage à nous emporter.

Malgré un véritable regard cinématographique qui nous plonge dans la culture japonaise et met en lumière les injonctions et codifications rigides qui régissent les relations humaines au pays du Soleil Levant, on finit par décrocher tant le rythme manque d'ondulations.

Affiche du film "La Mélancolie", de Takuya Katô, sortie le 14 août 2024. (ART HOUSE)

La Fiche 

Genre :  Drame
Réalisateur : Takuya Katô
Acteurs : Mugi Kadowaki, Kentaro Tamura, Shôta Sometani
Pays : Japon
Durée : 
1h 24min
Sortie : 
14 août 2024
Distributeur : 
Art House
Synopsis : Après la perte brutale de son amant, Watako retourne discrètement à sa vie conjugale, sans parler à personne de cet accident. Lorsque les sentiments qu’elle pensait avoir enfouis refont surface, elle comprend que sa vie ne pourra plus être comme avant et décide de se confronter un à un à tous ses problèmes.

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