"La Planète des singes : l'affrontement" : continuité dans le renouvellement
4 / 5 ★★★★☆
De Matt Reeves (Etats-Unis), avec : Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman, Keri Russell - 2h07 - Sortie : 30 juillet 2014
Synopsis : Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.
Andy Serkis, nouveau Lon Chaney
"L’Affrontement" recoupe quelque peu "La Conquête de la planète des singes", un des meilleurs films de la série originelle, et "La Bataille de la planète des singes", le pire de tous. Ici, le cocktail fonctionne. L’époque n’est plus la même. "La Conquête" (1972, Jack Lee Tompson) militait en faveur de la cause "noire" issue de la lutte pour les "droits civiques" en faveur des populations afro-américaines, de l’époque. "La Bataille" (1973, Jack Lee Tompson) ne faisait que jouer sur un succès, qui annonçait sa reconversion en série TV, très cheap. Cet "Affrontements" est bien plus ambitieux et réussi.
Cette réussite repose pour beaucoup sur cet acteur incroyable qu’est Andy Serkis qui a fait le choix d’être à chaque fois méconnaissable sous des maquillages spéciaux (Gollum dans "Le Seigneur des anneaux", "King Kong "de Peter Jackson, Caesar dans "La planète des singes : les origines"…). Il reprend ici son rôle précédent, en lui insufflant toujours la même intensité, par sa gestuelle, et surtout son regard qui traduit toutes les émotions. Andy Serkis, c’est le nouveau Lon Chaney, acteur des années 20 qui a inventé le maquillage spécial et dont on disait : "n’écrasez pas ce cafard, c’est peut-être Lon Chaney", tant il savait se transformer en toutes les créatures pour le cinéma. Andy Serkis en est son plus digne héritier. Tout un art.
De la SF, rien que de la SF
Au-delà de l’acteur qui valorise cet "Affrontement", le film fonctionne par son scénario bien écrit et une mise en scène très en phase, avec ces visons magnifiques de singes humanoïdes montant de superbes chevaux, tels de nouveaux Indiens de Western. Au-delà de l’image, l’intervention d’un coup d’Etat dans la société simiesque contre le leader Caesar apporte un véritable contenu politique et sociétal au film, propre à une science-fiction mature, toujours en rapport avec les préoccupations du moment pour être valide. Et, ici, elle l’est.
Ce deuxième volet de "La Planète des singes", dont le troisième est déjà en route sous la houlette du même réalisateur qui nous avait déjà donné le formidable "Cloverfield", confirme l’exigence de la franchise. Aussi intelligente que visuelle, "La Planète des singes" parle toujours de la planète des hommes depuis la merveilleuse métaphore qu’en avait donné un des rares auteurs de SF français, Pierre Boulle, que l’on ne saurait trop recommander à lire et à relire, tant son roman demeure un chef-d’œuvre .
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