"La Reine des neiges" : Disney adapte Andersen avec distance mais faste
Film d'animation de Chris Buck et Jennifer Lee (Etats-Unis) - 1h40 - Sortie : 04 décembre 2013
Synopsis : Elsa est la fille aînée du couple royal d’Arendelle, un royaume de glace et de neige qui connaît quelques mois de répis en été. Elsa passe ses journées à jouer avec sa soeur cadette Anna, mais ses pouvoirs magiques, qui lui permettent de tout transformer en glace, deviennent un danger, tant elle peine à les contrôler, Aussi bien qu'un jour, en pleine colère, elle plonge le royaume dans un hiver éternel et prend l'exil. Anna décide de la retrouver avec Kristoff, un montagnard expérimenté, et son fidèle renne, Sven. En chemin, ils vont rencontrer de mystérieux trolls et un drôle de bonhomme de neige nommé Olaf, braver les conditions extrêmes des sommets escarpés et glacés, et affronter la magie qui les guette à chaque pas.
Le pire et le meilleur
On craint le pire durant le premier quart d’heure. Avec ces deux princesses pomponnées qui ne cessent de courir dans un palais doré, sur des chansons disneyennes, l’on se retrouve devant un film pour fillettes de 10 ans en mal de crinolines. De plus, comme d’habitude pour les films d’animation en numérique, les matières trop lisses font passer les personnages pour des poupées de celluloïd. Jusqu’ici… tout va mal. Le meilleur est à venir et le résultat est à la hauteur de ce que l’on attend d’un bon Disney de Noël.
Une fois l’intrigue lancée, au cours du fiasco de la fête royale, « La Reine des neiges » prend toute sa dimension dramatique. La princesse Elsa, dotée de pouvoirs sur les éléments est surpassée par ses dons, ne parvenant pas à les maîtriser dès qu’on la contrarie. Sa magie devient une malédiction, provoquant une catastrophe climatique sur tout le royaume, gelé (d’où le titre original) dans un eternel hiver de glace. Elsa, d’abord personnage positif devient une sorcière, obligée de fuir pour échapper à la vindicte du peuple.
Rire et terreur
Le changement de personnalité d’Elsa est un beau revirement de scénario qui soustrait le film à toute niaiserie. Exilée loin du royaume, la construction de son palais de glace est un moment d’enchantement visuel, comme le studio aux grandes oreilles sait en créer. Mais il n’y a pas que du drame dans « La Reine des neiges ». Au cours de sa quête pour retrouver sa sœur, Anna est accompagnée d’un robuste montagnard et son renne à la personnalité bien trempée, que va rejoindre un bonhomme de neige au comique irrésistible. Des personnages très réussis dans la tradition disneyenne, auxquels s’ajoute le tenancier du refuge de montagne lors d’un épisode désopilant.
Disney a par ailleurs toujours distillé des moments de pure terreur dans ses films. Une tradition que les studios à son nom ont toujours entretenue. Elsa n’est pas tendre avec sa sœur et ses compagnons partis à sa recherche. Elle les combat avec fureur grâce à ses pouvoirs magiques, créant un troll de glace effrayant, des plus réussis. Les paysages de glace du film sont par ailleurs splendides, avec des couleurs subtiles et changeantes. Enfin, les chansons qui ponctuent le film sont loin d’être niaises, jouant de mélodies et d’harmonies parfois très touchantes. Avec ces atouts, « La Reine des neige » se révèle une réussite digne des meilleurs Disney, renouant avec la réussite qu’était « Raiponce » en 2010.
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