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"Le Traducteur" : deux réfugiés politiques dénoncent la violente répression syrienne dans un thriller percutant

Les réalisateurs syriens Rana Kazkaz et Anas Khalaf évoquent les révolutions syriennes depuis 1980, et dénoncent les violences du régime de Bachar al-Assad dans un thriller politique poignant.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Ziad Bakri et Yumna Marwan dans "Le Traducteur" de Rana Kazkaz et Anas Khalaf (2021). (GEORGES FILMS)

Coréalisateurs du troublant court métrage Mare Nostrum, Rana Kazkaz et Anas Khalaf (qui a participé au Bureau des légendes) récidivent dans un premier long où ils traitent de la répression politique du régime syrien.  Sur les écrans mercredi 13 octobre, Le Traducteur traite d’un sujet inédit au cinéma, mené comme un thriller haletant.

Rien n’a changé

En 1980, Sami et son frère Lyad assistent à l’arrestation de leur père qui réclame la fin du régime d’Afez al-Assad lors d'une manifestation pacifique. En 2011, sous la présidence de Bachar al-Assad, Sami, devenu résident australien, apprend que son frère est emprisonné dans les geôles syriennes, suite aux manifestations du "printemps arabe. Il va rentrer clandestinement en Syrie pour tout faire afin de libérer Lyad, au péril de sa vie.

Sur un sujet à priori simple, mais complexe en raison du contexte, Rana Kazkaz et Anas Khalaf exploitent cette intrigue, digne d’une série B, pour en faire un grand film politique. En remontant à 1980, puis à 2021, ils rappellent que Damas pratique toujours une répression violente encore aujourd’hui, dans la plus grande surdité de la communauté internationale. En fait, depuis dix ans, rien n’a changé.

Film d’auteur et cinéma de genre

La sous-intrigue qui voit Sami, traducteur pour la presse, commettre un lapsus interprété par Damas comme injurieux envers Bachar al-Assad, enrichit le drame d'une charge supplémentaire. L'action en est relancée, sans jamais négliger l'émotion et le suspense, tout en gardant le cap d'une critique sévère du régime syrien.

"Le Traducteur"de Rana Kazkaz et Anas Khalaf (2021). (GEORGES FILMS)

Ce film d’auteur qui flirte avec le cinéma de genre se cantonne toutefois à l'exposition des faits, au détriment d'une mise en scène plus élaborée. Mais ce parti pris, proche du reportage, convient au sujet. Il reste avant tout instructif, en s'appuyant sur des sources de première main. Sans concession, courageux et efficace.

L'affiche de "Le Traducteur" de Rana Kazkaz et Anas Khalaf (2021). (ALBA FILMS)

La fiche

Genre : Drame / Thriller
Réalisateurs : Rana Kazkaz, Anas Khalaf
Acteurs : Ziad Bakri, Yumna Marwan, David Field
Pays : Syrie / France / Suisse / Belgique Qatar
Durée : 1h45
Sortie : 13 octobre 2021
Distributeur : Alba Films

Synopsis : En 2000, Sami était le traducteur de l’équipe olympique syrienne à Sydney. Un lapsus lors de la traduction le contraint à rester en Australie, où il obtient le statut de réfugié politique. En 2011, la révolution syrienne éclate et le frère de Sami est arrêté pendant une manifestation pacifique. Malgré les dangers il décide de tout risquer et de retourner en Syrie pour aller le libérer.

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