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"Les 7 Mercenaires" reprennent du service dans un remake héroïque

Alors que l’on sort à peine d’un remake de "Ben Hur" qui a fait le flop de l’année au box-office, Hollywood nous refait le coup des "7 Mercenaires", d’après le classique de John Sturges de 1961. A la différence près que cette nouvelle mouture signée Antoine Fuqua, spécialiste du film d’action sans lauriers jusqu’ici, a tous les as en poche pour faire un succès.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Byung-hun Lee, Chris Pratt, Denzel Washington, Ethan Hawke, Manuel Garcia-rulfo, Vincent D'Onofri, Martin Sensmeier  - "Les 7 Mercenaires" de Antoine Fuqua
 ( Sony Pictures Releasing France)

Casting explosif

L’atout majeur du film de Sturges, outre le fait de s’inspirer du chef-d’œuvre de Akira Kurosawa, "Les Sept samouraïs" (1954), résidait dans son casting flamboyant : Yul Brynner, Steve McQueen, Eli Wallach, Charles Bronson, James Coburn, Robert Vaughn, Horst Buchholz ; du lourd. Antoine Fuqua renouvelle l’exploit avec des acteurs au diapason : Denzel Washington, Chris Pratt, Ethan Hawke, Vincent D'Onofrio, Byung-Hun Lee, Manuel Garcia-Rulfo, Martin Sensmeier, Haley Bennett, et Peter Sarsgaard dans le rôle de l’ignoble Bartholemew Bogue, sans oublier Harley Bennett dans celui de la courageuse Emma. Il fallait bien les citer tous, tant ils collent aux personnages.
Le film ne repose toutefois pas uniquement sur cette distribution bien sentie. S’y ajoute le talent d’Antoine Fuqua, metteur en scène, qui ne mollit pas une seconde dans une mise en œuvre respectueuse des codes westerniens, en général, et de son illustre modèle. Ce ripolinage réussi inclus un Denzel Washington qui élargit la noirceur de la panoplie de Yul Brynner à sa couleur de peau, renvoyant de fait au "Django Unchained" (2012) de Quentin Tarantino, où Jamie Fox prenait la place de Franco Nero du film (1966) de Sergio Corbucci. Le film de Sturges était également multiracial, mais Fuqua, afro-américain, souligne le trait en ancrant la motivation exprimée par Denzel Washinghton, pour aider les fermiers spoliés, dans un épisode raciste de la Guerre de Sécession, et en insistant sur l’origine mexicaine, chinoise et amérindienne de trois des sept mercenaires.
Denzel Washington dans "Les 7 Mercenaires" de Antoine Fuqua
 (Sony Pictures )

Le Western, le vrai

Le film s’inscrit ainsi dans la résonnance hollywoodienne anti-Donald Trump, en apportant sa pierre dans la campagne présidentielle américaine. Il rejoint de ce point de vue le récent, et malheureusement mal accueilli, "Free State of Jones". Ce discours de fond est servi par une mise en images d’une très belle facture, avec de splendides chevauchées dans les grands espaces, une lumière solaire jouant des effets de lentilles, une reconstitution de l’Ouest sauvage réaliste, moins proprette que chez Sturges, et des "gun fights" de haute volée. L’excellente musique de James Horner ("Titanic"), avec ses flûtes caractéristiques, renforce la couleur western et épique du film, avec exotisme. La reprise du célèbre thème original d’Elmer Bernstein ferme le film sur une note jubilatoire. Peu de réserves sur  ces "7 Mercenaires" dignes de leur modèle : à cheval !

"Les 7 mercenaires" (2016) : l'affiche française 
 (Sony Pictures Releasing France)

LA FICHE

Western d'Antoine Fuqua (Etats-Unis) - Avec : Denzel Washington, Chris Pratt, Ethan Hawke, Vincent D'Onofrio, Byung-Hun Lee, Manuel Garcia-Rulfo, Martin Sensmeier, Haley Bennett, Peter Sarsgaard  - Durée : 2h13 - Sortie: 28 septembre 2016

Synopsis : L’industriel Bartholomew Bogue règne en maître sur la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin au despotisme de l’homme d’affaires, les habitants, désespérés, engagent sept hors-la-loi, chasseurs de primes, joueurs et tueurs à gages – Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Alors qu’ils se préparent pour ce qui s’annonce comme une confrontation sans pitié, ces sept mercenaires prennent conscience qu’ils se battent pour bien autre chose que l’argent…

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