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"Les Boxtrolls", de vrais-faux monstres trouillards et inventifs
Ces drôles de Boxtrolls se révèlent une réussite grâce au talent des équipes des studios Laïka, qui combinent à merveille techniques artisanales et technologies numériques. De la poésie, du rire, et quelques moments d'anthologie sont au programme.
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Temps de lecture : 3min
La note Culturebox
4 / 5 ★★★★☆
4 / 5 ★★★★☆
Film d'animation américain d'Anthony Stacchi et Graham Annable - durée: 1h37 - sortie : 15 octobre 2014
Synopsis : "Les Boxtrolls" sont une fable qui se déroule à Cheesebridge, une ville huppée de l’époque victorienne, dont la principale préoccupation est le luxe, la distinction et la crème des fromages les plus puants. Sous le charme de ses rues pavées, se cachent les Boxtrolls, d’horribles monstres qui rampent hors des égouts la nuit pour dérober ce que les habitants ont de plus cher : leurs enfants et leurs fromages. C’est du moins la légende à laquelle les gens de Cheesebridge ont toujours cru. En réalité les Boxtrolls sont une communauté souterraine d’adorables et attachantes créatures excentriques qui portent des cartons recyclés comme les tortues leurs carapaces... Ces Boxtrolls sont, en quelque sorte, des héritiers sur-vitaminés de "Wallace et Gromit". Et pas seulement pour le rôle prépondérant du fromage dans leur saga. Il y a de la poésie dans cette belle histoire de population souterraine injustement accusée de tous les crimes. Les dévoreurs d'enfants supposés ne sont que de gentilles bestioles curieuses et trouillardes, qui s'enferment dans leur carton au moindre danger.
Délicat et original, le graphisme n'a rien à voir avec les standards des majors. Le film tient une bonne partie de son charme à l'utilisation du procédé "stop-motion" qui renvoie aux origines du cinéma. Le tournage s'est effectué image par image, dans des décors "faits main". Mixé aux technologies numériques, le procédé devient de la 3D stéréoscopique". Chaque personnage est en fait une poupée articulée, merveille de sophistication. Le résultat est aux antipodes de l'aspect lisse du "tout numérique". "On est à mi-chemin entre Charles Dickens et Roald Dahl (auteur gallois de romans qui plaisaient autant aux enfants qu'aux adultes, parmi lesquels "Charlie et la chocolaterie"), avec une touche de Monty Python" détaille fort justement Travis Night, l'un des producteurs de cette grande aventure inspirée par "Les chroniques de Pont-aux-rats" d'Alan Snow.
Car, dans cet univers teinté de luttes des classes, où les méchants sont particulièrement abjects, on rit beaucoup. On se moque, surtout. Comme dans ces quelques moments d'anthologie : les spectaculaires allergies du dératiseur prêt à tout, qui gonfle de partout dès qu'il goûte un de ces fromages, synonymes de réussite sociale. Ou ce roi idiot qui préfère investir dans une meule de 30 ans d'affinage plutôt que dans un hôpital pour enfant. Boucs émissaires de la ville, les gentils Boxtrolls finissent par se rebeller et prendre leur destin en main, offrant un joli bouquet final à ce film très réussi, intelligent et malicieux.
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