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"Les deux amis" : le premier film de Louis Garrel hésite entre comédie et mélo

Louis Garrel signe son premier long-métrage, un film sur une amitié entre deux écorchés, qu'une femme vient troubler par son envoûtante et sensuelle présence. Un premier film inspiré des "Caprices de Marianne" de Musset, qui hésite entre comédie et mélo.
Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Golshifteh Farahani, Louis Garrel, Vincent Macaigne dans "Les deux amis", de Louis Garrel
 (Ad Vitam)

Clément est amoureux de Mona. Elle travaille dans un snack de la gare du Nord, et accepte une ou deux fois de passer un moment avec lui après son travail, mais pas plus. Puis elle lui signifie rapidement qu'elle ne veut plus le voir. Clément, désespéré, appelle son ami Abel à la rescousse. Mona, sa beauté, et son secret que les deux hommes ignorent : chaque soir elle doit impérativement prendre le RER pour réintégrer la prison, où elle purge une peine dont on ne connait pas la cause. Mona dégage une sensualité ravageuse.

L'amitié est un sentiment mystérieux

On retrouve donc le trio exploré déjà dans son court-métrage "La règle de trois" (2011). Ici les deux hommes et la femme sont tous les trois un peu en marge de la société. Clément vit de petites figurations au cinéma. Il est à la fois fantasque, looser et dépressif. Son copain Abel est pompiste, mais il se rêve écrivain. Il est ténébreux et séducteur. Un peu sournois aussi. On ne sait pas très bien ce qui lie ces deux là, si différents, mais ils sont là l'un pour l'autre. C'est souvent ça l'amitié, et celle-là a l'air de durer depuis un bon bout de temps.

L'amitié des deux hommes résistera-t-elle à la sublime intrusion ? La question est au centre du film, inspiré des "Caprices de Marianne", de Musset. Louis Garrel aime cette pièce, qui l'a, dit-il, accompagné tout au long de son parcours au théâtre.

Entre mélo et comédie, le cœur des "deux amis" balance

De cette tragédie, Louis Garrel, et Christophe Honoré (qui cosigne le scénario), ont voulu faire une comédie plus légère. Pari réussi, puisqu'il y a de la drôlerie dans "Les deux amis". Le duo Abel-Louis Garrel (beau, ténébreux et tombeur)/Clément Vincent Macaigne (petit, chauve et dépressif), fonctionne très bien, servi par des dialogues savoureux.

Mais le film est hésitant, et menace souvent de basculer dans le mélo un peu lourd, musique à l'appui (signée Philippe Sarde, quand même). C'est dommage, car la réalisation classique, est irréprochable et les acteurs impeccables : Garrel, son élégance au service d'un personnage plus complexe qu'il n'y paraît. Vincent Macaigne aussi drôle que touchant, énervant, sans parler de la belle présence de Golshifteh Farahani.

Un peu "trop"

"Les deux amis" est un film presque réussi, ou presque raté. On ne sait pas. Peut-être Louis Garrel a-t-il voulu trop en mettre dans ce premier long-métrage : tout à la fois l'esprit de la Nouvelle Vague, le classicisme de Sautet, la légèreté des comédies à la française… Un cocktail séduisant qui ne manque pas de charme, mais un peu lourd. Reste la beauté. Celle de Golshifteh Farahani , et celle de Louis Garrel, magnifiquement filmées.
  (Ad Vitam)
A l'occasion de la sortie de son premier film en tant que réalisateur, Louis Garrel était l'invité du Soir 3 le 19 septembre 2015

"Les deux amis", de Louis Garrel, avec Vincent Macaigne, Golshifteh Farahani, Louis Garrel. Durée 1h40 – Sortie le 23 septembre 2015

Synopsis : Clément, figurant de cinéma, est fou amoureux de Mona, vendeuse dans une sandwicherie de la gare du Nord. Mais Mona a un secret, qui la rend insaisissable. Quand Clément désespère d’obtenir ses faveurs, son seul et meilleur ami, Abel, vient l’aider. Ensemble, les deux amis se lancent dans la conquête de Mona.

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