"Lucy" : Luc Besson, Scarlett Johansson et Morgan Freeman dans une belle S-F
4 / 5 ★★★★☆
De Luc Besson (France/États-Unis), avec : Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Min-sik Choi, Analeigh Tipton - 1h29 - Sortie : 6 août 2014
Synopsis : À la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.
Science-fiction teintée de thriller
En pleine tourmente avec "sa" Cité du cinéma qui ne fonctionne pas comme prévu, Luc Besson signe à la fois l’écriture et la réalisation de "Lucy". Sorti depuis une dizaine de jours aux États-Unis, le film s’est placé en tête du box-office américain, ce qui n’est pas fréquent pour un film français, même si son casting est dominé par deux stars d’outre-Atlantique et relève d’une mise en images à l’américaine, bourrée d’action et d’effets spéciaux. Mais pas seulement…
L’idée de départ est très judicieuse et bien menée, avec un crescendo au rythme des capacités de plus en plus grandes qu’acquiert Lucy. Les conséquences de cette drogue révolutionnaire, involontairement ingurgitée, trouvent des réponses narratives et visuelles des plus originales et inattendues. Ce qui n’est pas si habituel en matière de science-fiction, genre des plus commercial, surtout quand l’action est à ce point mise à contribution, le film étant fortement teinté de thriller.
Ambitieux
Luc Besson se révèle extrêmement inventif dans sa scène d’ouverture, la première image visualisant l’australopithèque Lucy, notre plus ancienne ancêtre connue, renvoyant de fait à "2001 : l’Odyssée de l’espace" de Kubrick. Il enchaîne ensuite avec une scène de suspense où il monte en alternance l’embrouille dans laquelle tombe Lucy, jeune femme moderne qui va se faire piéger, et la chasse d’une gazelle par des léopards. Magnifique. Dommage que par la suite, le montage devienne plus conventionnel. Besson garde toutefois de belles surprises avec une poursuite de voitures dans Paris époustouflante de brio, des allers et retours dans le temps et à travers le cosmos.
Une des grandes qualités de "Lucy", tourné à Paris, Taipei et Berlin, est de faire parler dans leur langue ses protagonistes internationaux : en anglais, français, chinois, coréen, allemand, ce qui est des plus rare, alors que cette diversité s’avère à chaque fois d'un apport considérable, tant en réalisme qu’artistiquement. Luc Besson n’a sans doute jamais été aussi inventif dans son écriture et son traitement, toujours épaulé par son talentueux directeur de la photo Thierry Arbogast et son compositeur Éric Serra. Ambitieux, "Lucy" atteint ses objectifs comme film de divertissement, spectaculaire et intelligent. Ce dernier point aurait été paradoxal s’il n’était pas au rendez-vous d’un film sur l’évolution cérébrale de son héroïne.
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