"Mascarade" : Nicolas Bedos épingle la Côte d'Azur de tous les excès avec un casting de haute volée
Isabelle Adjani, Pierre Niney, François Cluzet, Marine Vacth, Emmanuelle Devos ou encore Charles Berling : le dernier film de Nicolas Bedos met en scène une pléiade de stars dans une satire rythmée qui vient railler les frasques liées à l'argent et à la luxure de la région niçoise. Un cocktail aussi emballant que déconcertant.
Nicolas Bedos s'était offert le plaisir de venir présenter lors du Festival de Cannes 2022 un film qui symbolise à lui-seul tous les excès. Stars, paillettes, argent mais aussi luxure, mensonges et trahisons, c'est le menu truculent de Mascarade son nouveau long métrage qui cible l'ensemble de clichés que l'on peut associer aux fastueuses activités de la Côte d'Azur. C'est d'ailleurs avec la même ironie assumée que le réalisateur et humoriste de 43 ans avait livré son irrévérencieux OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique Noire sur la Croisette en juillet 2021.
Dans Mascarade, on suit les histoires entremêlées de plusieurs personnages associés au milieu de la bourgeoisie azuréenne, comme Martha (Isabelle Adajni), une actrice sur le retour qui entretient Adrien (Pierre Niney), un jeune danseur forcé de stopper sa carrière en raison d'une blessure à la jambe. Celui-ci profite de la fortune et de l'égocentrisme de l'ancienne star de cinéma pour monter une combine avec Margot (Marine Vacth), sa flamboyante maîtresse dont il va vite tomber amoureux. Leurs manigances vont notamment embarquer Simon (François Cluzet) dans un tourbillon sentimental et cupide où tous les coups semblent permis.
Perversion et confusion
Pour son quatrième long métrage en tant que réalisateur, Nicolas Bedos s'est offert un casting de haut vol qui caricature idéalement les sphères bourgeoises de la région niçoise. Le tandem entre Pierre Niney, 33 ans, et Isabelle Adjani, deux fois plus âgée que lui, fonctionne à merveille et symbolise à lui seul l'ensemble des excès d'un milieu où chaque personnage développe ses propres névroses. Mention spéciale à Marine Vacth (également à l'affiche de Novembre présenté à Cannes) en irrésistible séductrice, qui apporte à elle-seule le piquant et les rebondissements attendus dans ce genre de film.
Comme son nom l'indique si bien, Mascarade propose son lot de situations à la fois comiques et dramatiques, en suivant un rythme soutenu et toujours accompagné d'une bande-originale savamment orchestrée pour tenir le spectateur en haleine. Mais avec sa narration très hachée sur fond de procès (un format aller-retour très en vogue dans les séries américaines) impliquant l'ensemble des personnages, on peine parfois à suivre les différentes temporalités de cette joyeuse débandade, aussi emballante qu'elle peut être confuse.
Pendant 2h14 (le film a été remonté et raccourci de huit minutes depuis sa version projetée en mai au Festival de Cannes), on se plaît à admirer les somptueux paysages du Sud-Est de la France et à rire des déboires des uns et des autres. Les airs de déjà-vu de son scénario vont susciter une certaine exigence de la part du public, et certains regretteront sûrement un twist final un peu trop prévisible pour marquer totalement les esprits.
La fiche
Genre : comédie dramatique
Réalisateur : Nicolas Bedos
Acteurs : Isabelle Adjani, Pierre Niney, Marine Vacth, Emmanuelle Devos,François Cluzet
Pays : France
Durée : 2h14
Sortie : 1er novembre
Distributeur : Pathé Distribution
Synopsis : Adrien, un séduisant danseur à la carrière brisée par un accident de moto, dilapide sa jeunesse dans l’oisiveté de la Côte d’Azur, entretenu par Martha, une ancienne gloire du cinéma. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Margot, fascinante créature qui vit d’arnaques et de manipulations amoureuses. Ensemble, ils vont fantasmer une vie meilleure et mettre en place un stratagème diabolique, une mascarade sentimentale.
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