Michael Haneke : "La seule chose qui nous intéresse, ce sont nos propres intérêts, le reste on s'en fout"
A l'occasion de la sortie ce mercredi 4 octobre de son dernier film "Happy End", le cinéaste autrichien Mickael Haneke se confie à nos confrères de France 3 Lille. La crise migratoire, la bourgeoisie, la critique, il raconte ce qui l'a poussé à tourner ce film, qui met en scène la vie d'une grande famille bourgeoise de Calais, qui vit repliée sur elle-même.
"Happy End" a été présenté au dernier festival de Cannes. Le cinéaste autrichien est un grand habitué de la Croisette, il a remporté deux palmes d'or pour "Le ruban blanc" (2009) et "Amour"(2012). Pas de prix cette fois pour l'histoire de cette famille qui a fait fortune dans le bâtiment. Des personnages aux multiples facettes, qui vivent dans un univers reclus, bien loin du drame que vit quotidiennement la ville de Calais, avec les milliers de migrants qui tentent chaque jour de traverser la Manche pour rejoindre l'Angleterre.
Reportage : France 3 Nord Pas-de-Calais / C. Massin / J. Vasco / B. Weill
Isabelle Huppert, Mathieu Kassovitz et Jean-Louis Trintignant sont à l'affiche de ce nouveau pamphlet de Haneke contre une partie de la société, ces bourgeois froids, manipulateurs et pervers, qui ne se soucient pas du monde qui les entoure. Si le film se passe à Calais et évoque de loin la crise migratoire qui s'y déroule depuis plusieurs années, le réalisateur n'a pas voulu centrer son histoire sur le sujet. "Je ne voulais pas faire un film sur les migrants, car je ne les connais pas. Mais je voulais montrer notre autisme, en privé et dans la société. La seule chose qui nous intéresse, ce sont nos propres intérêts, le reste on s'en fout".
Son rapport à la critique
Cinéaste autant adulé que controversé, Michael Haneke est habitué aux avis tranchés sur son travail. S'il a souvent été acclamé à Cannes, cette fois-ci "Happy End" ne semble pas avoir convaincu le jury, qui ne lui a attribué aucun prix. "Quand je fais un film sur la France avec un contexte général politique, la presse française me déteste et la presse étrangère m'aime. Et si je fais un film sur l'Autriche, la presse française m'aime et la presse autrichienne me déteste. Je suis habitué".
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