"Moonwalk One" : Apollo 11, 21 juillet 1969, en direct, 45 ans plus tard
4 / 5 ★★★★☆
Documentaire de Theo Kamecke (Etats-Unis), avec : Laurence Luckinbill, Buzz Aldrin, Neil Armstrong, Michael Collins - 1h48 - Sortie : 30 juillet 2014
Synopsis : Réalisé entre 1969 et 1970, "Moonwalk One" capte la première tentative de l’Homme de marcher sur la Lune lors de la mission Apollo 11. Véritable documentaire de création, le film permet enfin de découvrir à l'occasion du 45e anniversaire de la mission des images tournées grâce au matériel de la N.A.S.A. et à ce jour jamais montrées. Mêlant séquences d’archives et moments captés dans le vif de l’action, Theo Kamecke donne à voir cet événement tel qu’il a été vécu à l’époque : une aventure humaine incroyable, une épopée scientifique hallucinante, un bond dans le futur au sein d’un présent chaotique, mais aussi une avancée vers l’inconnu, avec ce qu’elle offre de possibilités de changement, et de responsabilités Jules Verne et Kubrick en vrai
Quand l’on écrit un article, la règle veut que l’on ne s’exprime pas à la première personne. Quand on a affaires à un documentaire sur un événement qui vous a personnellement touché, cela devient plus difficile, car tout l’affect s’infiltre. La passion, les souvenirs, les recherches… La Mission Apollon 11 fut pour mon compte un très grand moment. Fasciné par la conquête spatiale - j’avais 9 ans à l’époque - ; par le film de Kubrick, "2001, l’Odyssée de l’espace", dont j’admirais la pochette de la musique du film en attendant la sortie dans ma ville de province… Attentif, rien n’y faisait. Je voulais voir.
45 ans plus tard, "Moonwalk One" comble toutes ces frustrations de l’époque. Les images d’Amstrong sur la Lune furent un choc. Encore aujourd’hui, elles le demeurent et cela va bien au-delà de ce "premier pas pour l’homme". L’enthousiasme de la foule autour du décollage de la fusée Saturne 5, la Mission en elle-même, les astronautes qui allaient vivre quelque-chose d’inédit, le rappel, pour nous, Français, de la prédiction de Jules Verne… Tout cela avait quelque chose d’extraordinaire.
Un événement qui fait "pshit"
Cet extraordinaire, c’est ce que traduit ce film. Non seulement en rappelant des souvenirs, mais une réalité. Celle d’hommes qui ont mis leur vie en péril, d’une science qui ne savait pas encore si elle pouvait parvenir à ses fins et d’un pays aux prétentions, alors, incommensurables. Or très vite, cela a fait "pschit"… Finies les missions spatiales. Encore sept autres (sauf Apollo13), donc 6, jusqu’à Apollo 17 (1977)… quand-même. Mais pour faire quoi ? Rouler en voiture et jouer au golf sur la Lune… ?
Toutes ces aventures ne font pas partie du film. Peut-être faudrait-il en faire un sur toutes les missions lunaires ; ce serait passionnant. Toujours-est-il que ce "Moonwalk One" est magnifique, pour nous remettre en mémoire des images superbes et émouvantes, mais aussi des instants de confiance qui nous ont quittées depuis. D’autant qu’elles mettent en perspective toute une époque portée vers l’avenir. Un film plein de sens, sur son époque, sur son futur, donc notre présent. Un film également poétique : une lecture inédite sur un passé rempli d'espoir qui, depuis, ont déchanté.
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