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On attendait mieux des "Captives" d'Atom Egoyan

Derrière l'étoile Xavier Dolan, deux autres réalisateurs canadiens étaient en compétition officielle au dernier Festival de Cannes, David Cronenberg et Atom Egoyan, dont le thriller, loin d'être inintéressant, souffre d'une fin aussi précipitée que peu crédible. Dommage.
Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Ryan Reynolds et Mireille Enos dans "Captives" de Atom Egoyan
 (ARP Distribution)
La note Culturebox
3 / 5                  ★★★☆☆

De Atom Egoyan (Canada), avec : Ryan Reynolds, Scott Speedman, Rosario Dawson, Mireille Enos - 1h52 - Sortie : 7 janvier 2015

Synopsis : Huit ans après la disparition de Cassandra, quelques indices troublants semblent indiquer qu'elle est toujours vivante. La police, ses parents et Cassandra elle-même, vont essayer d'élucider le mystère de sa disparition.
Thriller, "Captives" reprend également le thème récurrent de la famille chez Atom Egoyan, avec souvent en toile de fond, un drame, sentimental, accidentel, ou criminel. C'est ce que l'on trouve à des niveaux divers dans "De beaux lendemains" (1997), "Le Voyage de Felicia" (2000), "Adoration" (2008, Prix du jury œcuménique à Cannes), et dans une moindre mesure "La Vérité nue" (2005), où le duo de comiques brisé par une affaire liée à un meurtre peut être assimilé à un couple.

Ne tournons pas autour du pot, on attendait beaucoup de ce "Captives" et on en ressort un peu déçu. Le film d'Atom Egoyan ne manque pas de qualités, pourtant. Sa première partie, dans un univers enneigé, ciel bouché que jamais le soleil ne transperce, est même très réussie. Egoyan nous livre les pièces de son puzzle dans un intelligent désordre et peu à peu à la mosaïque prend forme.
 
Il aborde la question de la pédophilie et des enlèvements d'enfants avec un regard original : la fillette kidnappée est installée dans un environnement douillet, la bibliothèque est remplie et son ravisseur ne manque pas d'attentions. De l'autre côté du miroir, la souffrance de ses parents, perclus de remords et de frustration est remarquablement mise à l'image. 
 

Rosario Dawson, Ryan Reynolds et Mireille Enos dans "Captives" de Atom Egoyan
 (ARP Distribution)

Ambiance glacée, intrigue complexe, le film abat ses cartes lentement. Mais si la ligne stylistique reste bien tenue, ça se gâte du côté du scénario. Nous voici bientôt confrontés à un réseau pédophile ultra high-tech, infiltré au cœur du pouvoir, qui n'hésite pas à enlever la patronne de la police pour satisfaire la pulsion d'un de ses leaders emprisonné et qui menace de tout balancer.
 
En quelques minutes, le niveau de crédibilité de ce récit a pris un coup dans l'aile, et la fin approchant, tout se précipite sans grand souci de vraisemblance. Plus d'action, moins de sobriété, on a un peu de mal à comprendre où a voulu nous emmener Atom Egoyan. Travaillant sur des terres voisines (les recherches pour retrouver des enfants kidnappés), son compatriote Denis Villeneuve avait davantage convaincu avec "Prisoners". 
 

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