"Paranormal Activity 5 Ghost Dimension", le sacre de "la frissonnade"
Rien de nouveau sous le soleil. Une porte qui claque, la lumière du couloir qui s’allume en pleine nuit, et c’est à peu près tout. Tout est encore aussi prévisible que le lever du jour. Mais il faut bien le reconnaître, ça marche. La salle du cinéma Gaumont Opéra qui accueillait mardi l’avant-première du film est pleine à craquer. Des animations avaient même été organisées par une bande d’animateurs rigolards de NRJ 12 en amont de la projection.
Ça piaille, ça braille, mais ça ne va pas tarder à trembler. Ou se forcer à trembler. Car il faut bien le reconnaître, ce cinquième épisode de la saga "Paranormal Activity" n’a décidément toujours rien d’un film d’horreur. Il continue à jouer sur l’angoisse nocturne, le sursaut et le surnaturel à dose homéopathique, sans être horrifique pour un sou. L’on ressortirait presque avec le sentiment d'avoir passé la soirée à se poiler entre potes. En tout cas, le public ne se lasse pas. Les auteurs non plus, tant ils semblent se complaire à nous rabattre, une énième fois, la même histoire.
Un chemin laborieux et répétitif vers les cinq dernières minutes du film
Nous suivons encore les aventures d’un couple de petit-bourgeois américains, Ryan et Emily, s’installant dans une jolie maison de banlieue avec leur fille, Leïla, la face si sinistre et patibulaire qu’on eût dit la troisième jumelle de "Shining". Pauvre enfant, à elle seule, elle flaire déjà les ennuis. C’est dans le garage que Ryan, accompagné de son frère Mike, va découvrir une caméra et près d’une centaine de cassettes ayant appartenu aux anciens propriétaires. Sur l’une d’entre elles, ils vont observer les jeunes sœurs Katie et Kristie (vues dans le début de la saga), en pleine transe. C’est à cet instant qu’une série de phénomènes étranges débutent. Ils vont devoir utiliser la vieille caméra pour les observer.Pour le spectateur, il va en falloir de l'indulgence et de la patiente tant le chemin parait laborieux et répétitif avant d'atteindre les cinq dernières minutes du film. Surtout pour ceux qui ont déjà commencé à piquer du nez et qui ne doivent leur salut qu'à la récurrence des jump scares, les même reproduits jusqu'à plus soif depuis plus de cinq ans.
Une utilisation intelligente, soignée et maîtrisée de la 3D
D'ailleurs, Gregory Plotkin et son équipe ne s'en cachent pas. On ne change pas une machine qui gagne. Et malgré le succès incroyable des derniers épisodes, la mise en scène est toujours aussi savamment bricolo. Cette sorte d'Exorciste intentionnellement "du pauvre", tout juste entre le "Projet Blair witch" et "[REC]" ressemble encore à ce film de terreur fauché qu'il était au départ.Toujours cette caméra tremblante, subjective. Seul le found footage a pris de l'ampleur et de la crédibilité, aidé par une utilisation intelligente, soignée et maîtrisée de la 3D qui nous permet d'entrer dans cette maison par l'objectif de la caméra.
Certes, dans la terreur, aucun crescendo. Plutôt une banale répétition de sursaut. Mais il faut bien le reconnaître et en spectateur arrangeant et beau joueur, on peut aller chercher quelques tressaillements avant d'en rigoler.
Film d'épouvante de Gregory Plotkin - Avec Chris J.Murray, Brittany Shaw, Olivia Taylor Dudley et Ivy George. Durée : 1h28 - Sortie : 21 octobre 2015
Synopsis : La famille Fleege emménage dans une nouvelle maison et découvre dans le garage des cassettes vidéos de l'enfance de Katie et Kristi et une caméra leur permettant de voir ce qui se déroule véritablement autour d'eux...
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