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"Pas très normales activités" : Norman fait du cinéma
Vidéaste star du Web avec ses pastilles vues, pour certaines, par plus de 10 millions d’internautes, Norman Thavaud passe devant la caméra sous la direction du « Robin des Bois » Maurice Barthélémy, pour un pastiche de la célèbre franchise « Paranormal Activity ».
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De Maurice Barthélémy (France), avec : Norman Thavaud, Stefi Celma, Maurice Barthélémy, Rufius - 1h24 - Sortie : 30 janvier
Synopsis : Une maison isolée, un jeune couple, un vidéaste pervers, un muet, un abattage porcin... Le tout donnant lieu à des activités normales... mais pas très !
Transposé en France dans la Creuse, « Pas très normales activités » suit à la lettre les codes du « found footage » instaurés par les américains depuis « Le Projet Blair Witch », à savoir un faux filmage amateur témoignant de phénomènes paranormaux. Ici, le personnage principal qu’interprète Norman est censé filmer, au téléphone portable, son installation avec sa petite amie (Stefi Selma) dans la maison héritée de sa grand-mère, pour laisser une trace à leurs futurs enfants de ce qui a prévalu à leur naissance.
Instabilité de l’image, cadrages foireux, chutes inopinés de l’appareil mal fixé… participent de cette reconstitution loufoque d’une histoire de fantômes pas comme les autres, très ancrée dans une réalité rurale, dont il vaut mieux ne pas révéler la nature, pour en laisser la surprise au spectateur. Recette au pastiche
Ajoutez un vidéaste obsédé sexuel au look rappelant celui du journaliste américain Hunter Thompson - incarné par le réalisateur lui-même, Maurice Barthélémy -, et un voisin inquiétant revêtu de la défroque du prédicateur Kane de « Poltergeist » - joué par un inattendu Rufus -, et vous obtenez une parodie respectueuse des codes à détourner. Car pour être efficace, un pastiche doit entrer dans le costume, comme l’avait si bien réussi Mel Brooks avec son « Frankenstein Jr. » (1975), en regard de l’épouvante américaine des années 30, ou Roman Polanski dans « Le Bal des vampire » qui détournait les codes de la Hammer Films.
De ce point de vue, Maurice Barthélémy remplit assez bien son contrat, comparé à « Paranormal Activity ». Le bât blesse toutefois dans l’étirement d’un scénario assez répétitif, et laborieux dans ses relances et le rythme du film. Pourtant assez court (1h20), « Pas très normales activité » aurait gagné à être élagué d’un bon quart d’heure. Ce qui aurait donné au film un format de moyen-métrage, donc difficile à être distribué, avec une rentabilité à la pas très normale activité…
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