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"Passion simple", une addiction amoureuse sensible par la réalisatrice libanaise Danielle Arbid

Adapté du roman d'Annie Ernaux, le film faisait partie de la sélection officielle 2020 à Cannes.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sergei Polunin et Laetitia Dosch dans "Passion simple" de Danielle Arbid (2021). (LES FILMS PELLEAS)

Amour, sexe, comment l’alchimie opère ? Touchée par le roman d'Annie Ernaux dans lequel elle dit s’être reconnue, la cinéaste relate l’extase et l’attente dans Passion simple qui sort mercredi 11 août. Sélectionné au Festival de Cannes 2020, une étude des sentiments où le sexe est progressivement happé par le cœur.

Le coeur du corps

La quarantaine, mère célibataire et indépendante, prof de littérature à La Sorbonne, Hélène ne vit plus que pour Alexandre, qui travaille au consulat de Russie à Paris, marié avec un enfant. Ils ne se voient que pour coucher ensemble, régulièrement, sans autres échanges. Sa passion envahit Hélène, qui ne vit plus qu’au rythme des allées et venues de son amant, allant jusqu’à perdre pied avec son entourage.

Si les scènes de sexe sont abondantes dans le film, Danielle Arbid filme la passion des corps sans érotiser, mais en traduisant la force des émotions. Un sentiment charnel, paradoxal, envahit Hélène et devient indispensable. Addiction ? Si le sexe est le premier impulse, il se transforme, déborde, submerge l’être, jusqu’à l’obsession pour un homme dont Hélène ne sait presque rien.

Ferrés au cœur

Danielle Arbid filme le point de vue d’Hélène, et ne dévoile presque rien de ce bellâtre, couvert de tatouages comme un mafieux russe, dont le mystère participe sans doute de sa passion. Le peu qu’elle en extorquera sur sa vie, l’emmènera à Moscou "pour respirer l’air qu’il respire". Les sentiments d'Alexandre à son égard semblent subalternes, mais il s’avèrera ferré au coeur lui aussi.

Sergei Polunin et Laetitia Dosch dans "Passion simple" de Danielle Arbid (2021). (LES FILMS PELLEAS)

Rien d’impudique dans cette représentation répétitive des corps et de leurs ébats. Elle est même nécessaire à l’expression de la nature obsessionnelle d’une vie intérieure devenue addictive. Passion simple aboutit à un beau portrait de femme, prise à un carrefour de sa vie, interprété par des acteurs investis et une cinéaste émue par son sujet.

L'affiche de  "Passion simple" de Danielle Arbid (2021). (PYRAMIDE DISTRIBUTION)

La Fiche

Genre : Drame sentimental
Réalisatrice : Danielle Arbid
Acteurs : Laetitia Dosch, Sergei Polunin, Lou-Teymour Thion
Pays : Liban / France / Belgique
Durée : 1h40
Sortie : 11 août 2021
Distributeur : Pyramide Distribution

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Synopsis : "À partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi. Tout de lui m'a été précieux, ses yeux, sa bouche, son sexe, ses souvenirs d’enfant, sa voix..."

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