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"Portrait de la jeune fille en feu" : Céline Sciamma filme avec passion le lien entre amour et création

Céline Sciamma, révélée à Un certain regard en 2007 avec "La Naissance des pieuvres", a remporté le prix du scénario à Cannes cette année avec "Portrait de la jeune fille en feu", où peinture et passion amoureuse s’entremêlent. Sur les écrans, mercredi 18 septembre.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Noémie Merlant et Adèle Haenel dans "Portrait de la jeune fille en feu" de Céline Sciamma. (Pyramide Distribution)

Projeté au milieu de la compétition cannoise, Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciama était attendu, suite au bel accueil qu’avait reçu La Naissance des pieuvres à Un certain regard et aux beaux succès critique et public de Tomboy et Bande de filles.



Portrait de la jeune fille en feu, film en costumes situé au XVIIIe siècle, traite le sujet rare d’une femme peintre, indépendante et farouche, qui éveille le désir au modèle dont elle doit faire le portrait. Ambitieux et subtile. Céline Sciama, auteure du script original, a reçu le Prix du scénario au Festival de Cannes.

Rencontre de deux solitudes

En 1770, Marianne (Noémie Merlant) débarque sur une île bretonne à la demande d’une riche propriétaire (Valeria Golino) qui lui a commandé le portrait de sa fille Héloïse (Adèle Haenel), fraîchement sortie du couvent, afin de l’envoyer à son futur mari. Réfractaire à ce mariage, la jeune femme refuse de poser. Marianne doit se faire passer pour sa dame de compagnie et mémoriser sa beauté et ses gestes pour la peindre. Bientôt, des liens plus intimes se nouent entre les deux jeunes femmes.

Cette femme peintre qu’interprète avec fièvre Noémie Merlant est-elle l’alter ego de la réalisatrice Cécile Sciamma ? Recevant le prix du scénario à Cannes, elle a déclaré que cette écriture l’avait "ramenée à (sa) solitude originelle, dont (elle s’est) échappée par le travail en équipe qu’oblige le cinéma, avec le regard des collaborateurs, des autres sur soi". C’est un peu ce qui arrive à Marianne et Héloïse.

Beau prix du scénario à Cannes

Toutes deux solitaires - l’une par son statut de femme artiste, très rare au XVIIIe siècle, l’autre par sa sortie récente du couvent -, découvrent l’amitié, puis l’amour. Une passion dévorante va les consumer, puis les frustrer, en raison des engagements matrimoniaux convenus par la mère d’Héloïse.

L'actrice Française Noémie Merlant dans le film de Céline Sciamma Portrait de la jeune fille en feu. (Pyramide Distribution)

Le Prix du scénario remis à Céline Schiamma est sans doute le plus approprié. Son film, maîtrisé, se distingue par sa mise en scène sobre et minimaliste. Cette fiction installe d'abord le trouble avec Héloïse qui refuse de poser devant une artiste, qui évoque Artemisia, la première femme peintre reconnue, élève du Caravage. Même si leur amour est attendu, le romanesque passionnel du film fonctionne grâce à Noémie Merlant et Adèle Haenel, convaincantes et investies dans leur rôle.

l'affiche de "Portrait de la jeune fille en feu" de Céline Sciamma. (Pyramide Distribution)

La fiche 

Genre : Drame historique
Réalisateur : Céline Sciamma
Acteurs :  Noémie Merlant, Adèle Haenel, Valeria Golino, Luàna Bajrami, 
Pays : France
Durée : 2h00
Sortie : 18 septembre 2019
Distributeur : Pyramide Distribution
Synopsis
 : 1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.

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