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"Pourquoi j'ai pas mangé mon père": Jamel Debbouze dans une drôle de préhistoire

On connaît l'extraversion de Jamel Debbouze, mais on ne l'attendait pas, pour la réalisation d'un premier film, dans le registre aussi déboussolé que s'avère "Pourquoi j'ai pas mangé mon père". Réalisation par ailleurs complexe, le film repose sur la "motion capture" qui consiste à filmer les acteurs avec des capteurs, ensuite retravaillés sur ordinateur pour leur donner une nouvelle nature.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Djamel Debouze dans "Pourquoi j'ai pas mangé mon père" de Djamel Debouze
 (Pathé Distribution )

De Jamel Debbouze (France), avec :  Jamel Debbouze, Mélissa Theuriau, Arié Elmaleh, Patrice Thibaud, Christian Hecq - 1h35 - Sortie : 8 avril 2015

Synopsis : L’histoire trépidante d’Édouard, fils aîné du roi des simiens, qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian, et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux, il veut tout partager, révolutionne l’ordre établi, et mène son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père.

Progressiste

Scénariste, réalisateur et acteur de "Pourquoi j'ai pas mangé mon père", Jamel Debbouze adapte librement le roman de Roy Lewis, "Pourquoi j'ai mangé mon père" ("The Evolution Man", publié en 1960). Si l'ouvrage est humoristique, le comédien en rajoute à foison et entend sensibiliser les plus jeunes, à partir de 6 ans, au propos évolutionniste de Lewis.

Son personnage central, Edouard (Debbouze), paria dans sa tribu des simiens, puis banni, s'avère le fer de lance de l'évolution en domestiquant le feu, inventant la chasse, le confort, même l'amour ! Aussi est-il une image du progrès faisant face à des réactionnaires, conservateurs… de tous poils.


L'humoriste remporte haut la main son pari, même si la toute première partie du film est quelque peu hystérique, par son rythme, la rapidité des dialogues et un niveau sonore élevé. Mais sans pour autant s'apaiser, "Pourquoi j'ai pas mangé mon père" se bonifie plus il avance. L'humour un peu laborieux du début s'affine et gagne en efficacité, en mettant en avant les anachronismes.

Sujet : MJ Jouan / J. Cohen-Olivieri
Rendre accessible sans simplifier

Les qualités plastiques, dans le graphisme et les couleurs, ne quittent jamais le film, ainsi qu'une belle texture sonore, très élaborée et à laquelle a participé l'Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique). Les voix sont parfaites et drôles, tout comme la musique qui fait largement appel à la soul (Nina Simone, Aretha Franklin, Stevie Wonder, Barry White…) dont Debbouze est très amateur. La 3D est par ailleurs réussie et efficace, ce qui n'est pas si courant.

Tout en s'adressant aux plus jeunes,  "Pourquoi j'ai pas mangé mon père" ne trahit pas le sens de son origine livresque. Il le rend accessible sans le simplifier, en développant la nature ludique de l'original, par son scénario et son approche filmique. Le film valorise les valeurs de tolérance et de différence, s'employant à dénoncer tout conservatisme, sans pour autant être un tract. Car l'humour propre à Jamel Debbouze domine de bout en bout et touchera toute la famille. Une belle réussite, doublée d'une performance.
"Pourquoi j'ai pas mangé mon père" de Jamel Debouze
 (Pathé Distribution)

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