"11 Fleurs" : "Les 400 coups" sous la révolution culturelle
Synopsis : En 1974, au cœur de la révolution culturelle chinoise, un garçon de 11 ans observe le monde des adultes et n’y comprend pas grand-chose. La rencontre avec un meurtrier en fuite le pousse au secret et au mensonge. Cette confrontation signera la perte de son innocence.
20 sur 20
Réalisateur prolifique, le Chinois Wang Xiaoshuai (« Bejing Bicycle ») donne avec « 11 Fleurs » comme une version chinoise des « 400 Coups » de Truffaut. Leur titre respectif comprend d’ailleurs un chiffre, ce qui n’est certainement pas innocent. Beau scénario, sur des images magnifiques, « 11 Fleurs » frise le 20 sur 20.
Une note élevée, d’abord pour son approche de ce village perdu de Chine. Pleine d’ambiance, avec ses réveils au son des haut-parleurs propagandistes, elle donne le pendant chinois de ce qu’était le Paris des années 60, visible dans « Les 400 Coups » de Truffaut ou « L’Amour à 20 ans » du même, où Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) se levait au son radiophonique de Guy Béard – « Le matin je me lève en chantant »).
Comprendre la Chine
L’ambiance de « 11 Fleurs » pourrait passer pour son principal atout, s’il ne reposait pas sur un formidable scénario. L’histoire de cette bande de copains de 11 ans est universelle et trouve dans cette transcription, une énergie toute démonstrative de la dynamique de la Chine qui trouve ainsi comme une émancipation avec ses erreurs passées, par sa dramatiation.
Récupération ? Non. Wang Xiaoshuai n’est pas tendre avec les souffrances que son pays a subies. Mea Culpa sur une époque sombre de la politique chinoise, ce qui ne veut pas dire réhabilitation du régime actuel, « 11 Fleurs » est une formidable reconstitution d’une époque rarement vue à l’écran, à travers une histoire exemplaire, par un formidable réalisateur. Ne serait-ce que pour comprendre la Chine d’aujourd’hui : passionnant.
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