"Alita : Battle Angel" : le meilleur blockbuster de science-fiction depuis "Avatar"
L'alchimie du tandem Cameron-Rodriguez
Trois cents ans après une guerre extraterrestre qui a ravagé la Terre, le Dr. Dyson (Christoph Waltz), chirurgien cybernéticien, repêche dans une déchetterie les restes d’un cyborg (humain à qui on a greffe des parties mécaniques ou électroniques) détruit à 80%. Il les transforme en une combattante hors pair, au service du gouvernement qui veut la cloner. Baptisé Alita (Rosa Salazar), elle va découvrir la clé de sa puissance, mise en péril à chacune de ses missions contre un consortium qui gangrène Iron City. Dans son combat, elle va aussi trouver son âme.Le sujet, le scénario, le visuel d’"Alita" sont bourrés de références aux films de science-fiction des années 80 et aux propres films du réalisateur Robert Rodriguez. Il est par ailleurs souvent comparé à "Avatar", James Cameron, coutumier des blockbusters ("Terminator", "Aliens", "Titanic", "Avatar"), en étant le producteur. Biberonné, comme Robert Rodriguez, à la bande-dessinée et la science-fiction, férus des nouvelles technologies de l’image. Reste que l'alchimie du tandem offre avec "Alita", une prouesse visuelle inédite.
Du neuf sur des bases solides
Film d’action sur un thème majeur de la science-fiction - la robotique -, "Alita" cible un public jeune. Il ne délaisse pas pour autant les sujets sociétaux. La responsabilité humaine face à la machine, et inversement, l’acceptation de la différence, le pouvoir, le sacrifice… Des thèmes servis par une mise en images magistrale. Si "Avatar" sublimait la jungle et une civilisation écologique, "Alita" magnifie la ville et dénonce la corruption. La ville imaginée, Iron City, inspirée de "District 9" (Neill Blomkamp, 2009) et de "Ready Player One" (Steven Spielberg, 2018), est un mélange de futurisme et de misère. La notion de fracture sociale est au cœur du sujet. La violence du film renvoie explicitement à "Rollerball" (Norman Jewison, 1975) et donne lieu à des séquences époustouflantes. "Robocop" (Paul Verhoven, 1987) est une source majeure sur le thème de la symbiose entre l'humain et la machine. On pense à "Soleil vert" (Richard Fleisher, 1973) dans la description d'une société totalitaire et corrompue..D’une grande beauté visuelle, mélange de prise de vues réelles et de motion capture (texture numérique plaquée sur des acteurs), "Alita" est parfaitement maîtrisé et renvoie à son origine graphique (BD et animation). Il est en cela au croisement du produit commercial et du film d’auteur. Rodriguez et Cameron ont toujours produit et réalisé un cinéma de genre avec passion, récompensé par un succès public. Le bon jour, à la bonne heure, au bon endroit, la maxime pourrait s'appliquer à l’héroïne, comme au film "Alita", promis à une suite certaine.
LA FICHE
Pays : Etats-Unis
Avec : Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennifer Connelly, Mahershala Ali, Ed Skrein, Jacky Earl Haley, Kean Johnson, Lena Condor
Durée : 2h02
Sortie : 13 février 2019
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Synopsis : Lorsqu’Alita se réveille sans aucun souvenir de qui elle est, dans un futur qu’elle ne reconnaît pas, elle est accueillie par Ido, un médecin qui comprend que derrière ce corps de cyborg abandonné, se cache une jeune femme au passé extraordinaire. Ce n’est que lorsque les forces dangereuses et corrompues qui gèrent la ville d’Iron City se lancent à sa poursuite qu’Alita découvre la clé de son passé - elle a des capacités de combat uniques, que ceux qui détiennent le pouvoir veulent absolument maîtriser. Si elle réussit à leur échapper, elle pourrait sauver ses amis, sa famille, et le monde qu’elle a appris à aimer.
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