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"Hara kiri, la mort d’un samourai"... sans relief

De Takashi Miike (Japon/Grande-Bretagne), avec : Ebizô Ichikawa, Eita, Koji Yakusho - 2h06 - sortie : 30 novembre
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
"Hara-Kiri" de Takashi Miike
 (Rezo Films)

De guerre lasse, les conflits entre Shogun ont cessé dans le Japon du XVIIe siècle. Plusieurs Ronins (samouraïs errants) se présentent au clan Li pour avoir l’honneur de se suicider de façon rituel. L’un d’eux use d’une ruse pour venger le sort qui a été réservé à son gendre.
 

Et alors ?
Remake de "HaraKir"i de Misaki Kobayashi en 1962, ,"Hara kiri, la mort d’un samourai", du prolifique Takashi Miike ("Entetien"), n’apporte pas grand-chose au débat.

Si l’on reconnaît le talent de la mise en scène, notamment dans une harmonie de gris colorés en phase avec le sujet, revenir au texte originel de ce conte moral, ne valait pas d’être en compétition officielle au dernier festival de Cannes.

Beau, oui, mais trop long, notamment dans la partie se déroulant à Eino, la capitale japonaise du XVIIe siècle. Pourtant magnifique mélodrame, cette partie est trop développée sur les 2h06 que dure le film, à l’exposition déjà laborieuse. Ou bien devrait-elle faire l'objet d'un film à elle seule.

"Hara Kiri, la mort d'un samourai", de Takashi Miike
 (Rezo Films)

Présenté en Relief au dernier Festival de Cannes, ce format n’apparaissait pas justifié. Raison pour laquelle "La Mort d'un samourai' sort aujourd’hui en 2D.

Bien sûr les scènes de neige, l’éclat des feuilles d’érable, le cadre… Mais ce ne sont que des instants. L’usage du relief, à l'origine,  devait expérimenter son adaptation à une évocation du quotidien. Ce n’était pas probant, et contradictoire à la référence aux estampes japonaises où prédomine l’aplat. Aujourd’hui seulement visible en 2D , la relecture d’"Hara Kiri" n’y a guère gagné, pour ses trop longues scènes d’exposition et l’appesantissement sur le mélodrame d’Eno.

L’honneur s’y dilue et l’épique s’estompe. Le propos reste beau, ce qui, donne envie de (re)voir le film original de Kobayashi. Ce n’est déjà pas si mal.

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