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"Je compte sur vous" de Pascal Elbé : Vincent Elbaz en escroc qui nous veut du bien
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Pour son deuxième long métrage, Pascal Elbé nous livre avec "Je compte sur vous", un film retraçant le parcours ahurissant de l'escroc Gilbert Chikli. Habile, convaincant mais inégal.
"Tête de turc". L'histoire d'un môme de banlieue tourmenté. Un thriller noir au pied des HLM. Un premier film fort et convaincant pour Pascal Elbé en tant que réalisateur.
Six ans après, le revoilà derrière la caméra. Et comme pour son précédent long métrage, le cinéaste se choisit une nouvelle fois un casting d'amis avec Vincent Elbaz en première ligne. C'est pourtant lui qui devait en plus de la réalisation, tenir le premier rôle. "Mais difficile de cumuler les deux casquettes", confie-t-il. C'est donc à son pote qu'il va faire appel. Une bien jolie réussite.
Vincent Elbaz campe donc le rôle de Gilbert Perez. Un personnage largement inspiré de Gilbert Chikli, l'inventeur de l'arnaque au "faux président" qui vient d'ailleurs d'être condamné par contumace à sept ans de prison. Par contumace car le petit malin est parti se réfugier en Israël, pays qui n'a pas d'accord d'extradition avec la France.
Et pourtant Perez avait promis. Promis à sa femme qu'il arrêterait les arnaques. Mais c'est plus fort que lui. Petit déjà, il bernait les huissiers avec son frangin. Quelques années plus tard, cet escroc à la petite semaine aura une brillante idée : endosser le rôle de président d'une grande entreprise ou d'un agent de la DGSE pour manipuler des cadres d'agence bancaire et se faire remettre des sommes plutôt rondelettes.
Ses seules armes, son téléphone portable, son bagou et une énorme confiance en lui certainement liée à une chute du troisième étage de laquelle il ressortira indemne alors qu'il n'était qu'un bébé. Car Gilbert Perez est convaincu d'avoir un don. Convaincu d'être indestructible. Comme l'aime à le lui rappeler sa mère : "Tu fais partie de ceux qui retombent toujours sur leurs pattes."
Boosté par sa mégalomanie, cette petite frappe passée à la grosse arnaque ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Et le coup d'essai fera des petits. Beaucoup de petits. Trop sans doute. Dopé par ses propres arnaques, il finit par ne plus pouvoir s'en passer. Une drogue qui causera sa perte.
Jamais, Pascal Elbé ne tombe dans la complaisance. L'une des plus grosses réussites du réalisateur est certainement de parvenir à maintenir Perez à distance tout en le rendant plutôt familier. Un habile entre-deux où le réalisateur, tout en dressant un portrait lucide de cet escroc ne vibrant qu'aux arnaques et prêt pour cela à perdre sa femme (Julie Gayet), lui donne pas mal de circonstances atténuantes. Comme cette mère très absente et pour le moins castratrice (Nicole Calfan).
Un scénario inégal comme le traitement des personnages. Si celui d'Elbaz est plutôt intelligemment travaillé, on ne peut pas en dire autant des autres. Et on regrette que Julie Gayet en femme bourgeoise, distinguée, incrédule et aux antipodes de son fougueux mari, ne soit pas plus présente.
Elbé parvient toutefois à rendre cette histoire "abracadabrantesque" vraisemblable, bien aidé par un Vincent Elbaz parvenu à apporter à ce personnage fascinant, son charisme, son humour et son petit brin de folie.
Comédie dramatique de Pascal Elbé - Avec Vincent Elbaz, Julie Gayet, Zabou Breitman et Anne Charrier - Durée : 1h38. Sortie le 30 décembre 2015
Synopsis : Un homme, un téléphone portable, plusieurs millions d’euros dérobés, une quarantaine d’établissements bernés. Drogué à l’adrénaline que ses arnaques lui procurent, Gilbert Perez manipule et trompe ses victimes avec brio en se faisant passer tour à tour pour leur président puis un agent de la DGSE. Il rêve d'offrir à sa femme Barbara une vie normale, mais insatiable et sans limite, sa folie le mènera à sa perte.
Six ans après, le revoilà derrière la caméra. Et comme pour son précédent long métrage, le cinéaste se choisit une nouvelle fois un casting d'amis avec Vincent Elbaz en première ligne. C'est pourtant lui qui devait en plus de la réalisation, tenir le premier rôle. "Mais difficile de cumuler les deux casquettes", confie-t-il. C'est donc à son pote qu'il va faire appel. Une bien jolie réussite.
Vincent Elbaz campe donc le rôle de Gilbert Perez. Un personnage largement inspiré de Gilbert Chikli, l'inventeur de l'arnaque au "faux président" qui vient d'ailleurs d'être condamné par contumace à sept ans de prison. Par contumace car le petit malin est parti se réfugier en Israël, pays qui n'a pas d'accord d'extradition avec la France.
Éternel gamin
Qui d'autre que le finaud Elbaz pour l'incarner ? Cet éternel gamin du cinéma français qui donne à son personnage un petit côté chien fou irrésistible là où Pascal Elbé aurait certainement été plus sombre, plus cérébral et donc bien loin de la représentation qu'il se fait lui-même de Gilbert Chikli. "Plein de charme, brillant avec un charisme fou."Et pourtant Perez avait promis. Promis à sa femme qu'il arrêterait les arnaques. Mais c'est plus fort que lui. Petit déjà, il bernait les huissiers avec son frangin. Quelques années plus tard, cet escroc à la petite semaine aura une brillante idée : endosser le rôle de président d'une grande entreprise ou d'un agent de la DGSE pour manipuler des cadres d'agence bancaire et se faire remettre des sommes plutôt rondelettes.
Habile entre-deux
Ses seules armes, son téléphone portable, son bagou et une énorme confiance en lui certainement liée à une chute du troisième étage de laquelle il ressortira indemne alors qu'il n'était qu'un bébé. Car Gilbert Perez est convaincu d'avoir un don. Convaincu d'être indestructible. Comme l'aime à le lui rappeler sa mère : "Tu fais partie de ceux qui retombent toujours sur leurs pattes."Boosté par sa mégalomanie, cette petite frappe passée à la grosse arnaque ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Et le coup d'essai fera des petits. Beaucoup de petits. Trop sans doute. Dopé par ses propres arnaques, il finit par ne plus pouvoir s'en passer. Une drogue qui causera sa perte.
Jamais, Pascal Elbé ne tombe dans la complaisance. L'une des plus grosses réussites du réalisateur est certainement de parvenir à maintenir Perez à distance tout en le rendant plutôt familier. Un habile entre-deux où le réalisateur, tout en dressant un portrait lucide de cet escroc ne vibrant qu'aux arnaques et prêt pour cela à perdre sa femme (Julie Gayet), lui donne pas mal de circonstances atténuantes. Comme cette mère très absente et pour le moins castratrice (Nicole Calfan).
Un scénario inégal
Si l'ambivalence du personnage est réussie, c'est aussi certainement parce que c'est l'une des grosses particularités du film. Polar mâtiné de comédie mené tambour battant par un Elbé inspiré, surtout dans la première partie. Car il faut bien reconnaître que passé la flamboyance de sa réussite, la seconde partie, qui voit l'étau se resserrer sur notre escroc, s'étire plutôt lourdement et prend des airs de mauvais remake d'"Arrête-moi si tu peux" à Tel-Aviv.Un scénario inégal comme le traitement des personnages. Si celui d'Elbaz est plutôt intelligemment travaillé, on ne peut pas en dire autant des autres. Et on regrette que Julie Gayet en femme bourgeoise, distinguée, incrédule et aux antipodes de son fougueux mari, ne soit pas plus présente.
Elbé parvient toutefois à rendre cette histoire "abracadabrantesque" vraisemblable, bien aidé par un Vincent Elbaz parvenu à apporter à ce personnage fascinant, son charisme, son humour et son petit brin de folie.
Comédie dramatique de Pascal Elbé - Avec Vincent Elbaz, Julie Gayet, Zabou Breitman et Anne Charrier - Durée : 1h38. Sortie le 30 décembre 2015
Synopsis : Un homme, un téléphone portable, plusieurs millions d’euros dérobés, une quarantaine d’établissements bernés. Drogué à l’adrénaline que ses arnaques lui procurent, Gilbert Perez manipule et trompe ses victimes avec brio en se faisant passer tour à tour pour leur président puis un agent de la DGSE. Il rêve d'offrir à sa femme Barbara une vie normale, mais insatiable et sans limite, sa folie le mènera à sa perte.
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