"Mission : impossible – protocole fantôme" : retour de flamme
Accusé d'avoir fomenté un attentat terroriste au Kremlin, l'agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l'opération "Protocole Fantôme", Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l'agence et de déjouer toute nouvelle tentative d'attentat. L'agent doit s'engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d'IMF dont les motivations restent floues…
Cliffhanger
Après trois opus inégaux, mais réalisés par des pontes du film d’action (Brian De Palma, John Woo, J. J. Abrams), c’est étonnamment un spécialiste du film d’animation, Brad Bird, signataire de "Ratatouille", qui se colle à ce quatrième opus. Peut-être le meilleur de la série. Tom Cruise ne déroge pas à l’appel, en endossant pour la quatrième fois la défroque de l’indéboulonnable Ethan Hunt.
Si les trois premiers films enchaînaient les scènes d’action, la pyrotechnie et la haute voltige, ce "Protocole fantôme" met la barre très haut, avec une intrigue plus explicite, aux enjeux dramatiques plus sensibles, et en alignant quelques morceaux de bravoure qui resteront dans les mémoires. S’il vaut mieux ne pas les dévoiler pour garder la surprise, l’on peut tout de même citer la scène du leurre dans un couloir du Kremlin (le meilleur suspense du film, relevé d’un visuel étonnant) et l’ascension de la Tour Burj Khalifa de Dubaï, le gratte-ciel le plus haut du monde, par Tom Cruise. Un épisode spectaculaire et vertigineux ou le terme de "Cliffhanger" (suspense qui ne tient qu’à un fil) prend tout son sens.
James Bond VS "Inception"
Avec ses lieux de tournage dispersés à travers le monde, ses gadgets high-tech à profusion, son intrigue aux tons de guerre froide, la franchise "Mission : Impossible" a des airs de "James Bond". La différence étant que ce dernier est avant tout un solitaire et que l’agence Mission : impossible (IMF) repose sur le groupe, la constitution d’une équipe. De ce point de vue, le film n’est également pas sans rappeler "Inception". Un autre élément allant dans ce sens : la manipulation de la perception du réel par les membres d’IMF sur leurs cibles.
Pour sa première réalisation avec des acteurs réels et d’un film à la complexité logistique extrême, Brad Bird s’en sort avec brio. Comme dans ses films d’animation, le cinéaste à un sens du rythme et de la relance qui porte le film de bout en bout. Projeté dans les salles équipées du système Imax, "Mission : Impossible – protocole fantôme", gagne encore dans sa sur-dimension spectaculaire et visuelle. Rien que pour vos yeux.
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