"Populaire", tous les ingrédients d'un triomphe !
Le reportage de Pascale Deschamps
De Régis Roinsard (France), avec : Romain Duris, Deborah François, Bérénice Bejo, Nicolas Bedos, Miou-Miou et Eddy Mitchell - Durée 1h51 - Sortie le 28 novembre
Synopsis : 1958. Comme beaucoup de jeunes filles, Rose Pamphyle, 21 ans, rêve de quitter son village normand et de devenir secrétaire, le métier féminin à la mode. La voilà à Lisieux, pour répondre à la petite annonce d'un agent d'assurance. Sans expérience, c'est pourtant elle que Louis Echard va recruter. Car il a repéré son don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse étonnante. Et il a un projet pour elle : en faire une championne de vitesse dactylographique, une discipline qui passionne alors le public, en France et dans le monde entier. Il impose à Rose une vie spartiate, un entraînement de championne et de nombreux sacrifices. Va-t-elle réussir à devenir la dactylo la plus rapide du pays...
Le goût et la couleur des années cinquante
Quelle image incroyable : dans une salle surchauffée, quelques dizaines de jeunes femmes sont sur leur 31, prêtes à fondre sur leur machine à écrire. C'est parti ! Une impitoyable course de vitesse est lancée. Les retours chariot s'enchaînent, les bandes d'encres se coincent, les feuilles s'accumulent, le jury veille et les amis s'écorchent la voix. C'est physique, violent même, on souffre pour ces secrétaires qui s'épuisent et s'abîment les mains. Et tout a vraiment existé. Organisés par les fabricants, ces concours passionnaient les foules.
Avec son image extrêmement soignée, très technicolor, et l'allure délicieuse de ses personnages, "Populaire" nous offre une vision sucrée et fantasmée de cette époque. Déborah François crève l'écran en jeune femme naïve et courageuse, attachante et finalement décomplexée. Romain Duris est parfait dans le costume étriqué de ce petit assureur bien né, qui déçoit sa famille par son peu d'ambition, mais qui couve un rêve secret et démesuré. Il démontre, une fois de plus, le potentiel comique révélé dans "L'arnacoeur", et une sacrée capacité d'auto-dérision.
L'air de rien, "Populaire" nous renvoie aussi aux aspects moins joyeux de cette période souvent idéalisée : un machisme de tous les instants, le droit de cuissage (Nicolas Bedos, le fils du patron du principal fabricant et sponsor des épreuves, met dans son lit toutes les "Miss" successives).
Un premier film très maîtrisé
Des courts métrages, des clips et des publicités... Régis Roinsard n'avait pas encore réalisé de long-métrage. Et le résultat est étonnant. De bout en bout, il tient parfaitement son rythme et son sujet, dirigeant efficacement des acteurs qui, à l'évidence, ont adhéré à son projet. L'image est belle, la production impeccable. Cette comédie qui s'assume ne connaît pas de temps mort. Elle semble promise à un joli succès... populaire !
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