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"Tue-moi" : plus belle la vie

D'Emily Atef (France/Suisse/Allemagne), avec : Maria-Victoria Dragus, Roeland Wiesnekker, Wolfram Koch - 1h31 - Sortie : 25 avril
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Maria-Victoria Dragus et Roeland Wiesnekker dans "Tue-moi" d'Emily Atef
 (Les Films du Losange)

Synopsis : Adele est une jeune fille de quinze ans et elle veut mourir. Timo vient de s’évader de prison où il était condamné pour meurtre. Blessé, il trouve refuge dans la ferme des parents d’Adèle. La jeune fille lui fait alors une étrange proposition : elle l’aide à s’enfuir à condition qu’une fois en sécurité, il la tue. Timo, acculé, accepte cette macabre alliance.
 

Quête vitale
Deuxième film allemand en deux semaines, après « L’Amour et rien d’autre », cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. D’autant que l’un comme l’autre reflètent un ton bien à eux sur des sujets différents et passionnants. « Tue-moi » est un road movie entre une adolescente suicidaire et un repris de justice évadé qui conviennent d’un étrange marché. Une étrangeté qui va contaminer tout le film.

Rapidement, le marché est en jeu et la partance lancée. Si la résultante de l’enjeu est rapidement prévisible, le chemin l’est moins. C’est beaucoup grâce à la jeune actrice, Maria-Victoria Dragus, dont le physique androgyne participe de la thématique. Comme en quête d’elle-même - féminin-masculin -, qui, au contact de la montagne de testostérone que constitue son compagnon de voyage (Roeland Wiesnekker), se trouvait face à une espèce d’ogre, force de la nature surlignée.

Maria-Victoria Dragus et Roeland Wiesnekker dans "Tue-moi" d'Emily Atef
 (Les Films du Losange)

Une nature parentale
Mais comme dans toute initiation, c’est le parcours qui compte et de ce point de vue, « Tue-moi » vaut le voyage. De son départ d’Allemagne, à Marseille, Emily Atef filme ses deux protagonistes au plus près, sans jamais oublier les paysages qu’ils traversent, du nord au sud, Marseille s’avérant comme une délivrance ultime, une ouverture sur le monde et en l’occurrence, sur la vie.

Aussi, « Tue-moi » met en perspective le spectacle du monde avec le désir de vivre, tel que va le retrouver Adèle, adolescente en perte de ce désir de vie. Ce n’est pas trahir le film que de le dire, mais signifier que cela est bien dit. Le film évite fort justement d’ébaucher une relation amoureuse entre les deux protagonistes, en donnant plus l’image d’une relation paternelle. Une correspondance dont rend compte la magnifique photographie de Stéphane Kuthy, comme pour dire que le monde est notre parent à tous.

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