"Ready Player One" : Spielberg rend un hommage intense à la culture Pop
Festival de références
Dr. Steven et Mr. Spielberg a encore frappé en passant d'un film politique sur la presse ("Pentagon Papers") à un grand film d'action dont il a le secret. Et il excelle sous les deux défroques. Avec "Ready Player One", il réalise un film d’aventure de science-fiction dans l’air du temps, tout en le reliant à l’histoire du cinéma et à la culture populaire à laquelle sa filmographie est intimement liée. Adapté du best-seller de SF "Player One" d’Ernest Cline, le nouveau Spielberg est aussi un film expérimental à plus d’un titre.Dans une société américaine soumise à la paupérisation la plus totale en 2045, le seul refuge est "L’Oasis", un univers virtuel dans lequel tout un chacun devient son idéal dans des univers multiples. Son inventeur mourant lègue sa fortune colossale et la gestion du site à celui qui résoudra une série d’énigmes. Un solitaire va fédérer une équipe pour faire face à un puissant consortium impérialiste afin de sauver "L’Oasis".
Mutations
Steven Spielberg est le réalisateur idéal pour adapter le roman d’Ernest Cline. Forgé à la culture populaire dans son enfance par la bande dessinée, la télévision et le cinéma, il est lui-même le réalisateur de grands titres dans ce domaine : "Les Dents de la mer", "Indiana Jones ", "E. T."… Il sait de quoi il parle. Dans "Ready Player One", c’est à un festival de références auquel il nous convie. Mais à la différence d’un film citatif, comme nombre de jeunes réalisateurs s'y prêtent, ici les citations font sens.En explorant le devenir du cinéma dans la réalité virtuelle, Steven Spielberg invite le passé pour prédire l’avenir, allant à contre-sens de la mort du cinéma que l’on nous annonce depuis son invention (Wim Wenders). Le cinéma n’est qu’une éternelle renaissance. Lors d’une scène de poursuite d’anthologie dans un New York virtuel, il invite le "King Kong" de 1933 comme la Batmobil de 1966 et d’autres références dans un florilège étourdissant. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Par la suite, la longue séquence consacrée à "Shining" de Stanely Kubrick est époustouflante et pleine d'humour…
Reportage : V. Gaget / L. De La Mornais / M. La Rue
Le film est difficile à définir, entre animation et prises de vues réelles, ce qui lui confère encore cette part expérimentale qui illustre cette transformation sociétale et de la culture, avec l'arrivée de la réalité virtuelle. "Ready Player One" ne bénéficie pas d’une affiche et d’un titre qui en révèle toute la richesse, c’est dommage. Mais derrière figure un film essentiel, à voir absolument pour observer et ressentir les mutations de l’imaginaire, du spectacle et au-delà de nos sociétés. Un Spielberg magicien au top.
LA FICHE
Réalisateur : Steven Spielberg
Pays : Etats-Unis
Acteurs : Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, Lena Waithe, Simon Pegg, Mike Rylance, T. J. Miller, Hannah John-Kamen
Sortie : 28 mars 2018
Synopsis : 2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…
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