Cet article date de plus de deux ans.

"Reprise en main" : entre thriller économique et cinéma social, un film généreux et positif

Le social, le réalisateur Gilles Perret connaît, puisqu'il y a consacré de nombreux films, dont un sur la sécurité sociale en 2016. Il l'aborde aujourd’hui sous le jour d’une usine rachetée par quatre amis.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Pierre Deladonchamps, Vincent Deniard et Grégory Montel dans "Reprise en main" de Gilles Perret (2022). (ELZEVIRFILMS)

Réalisateur dédié aux causes sociales, Gilles Perret donne corps au combat d’un quatuor d’amis réunis pour sauver leur entreprise, dans Reprise en main, sur les écrans mercredi 19 octobre. Le réalisateur a le talent de planter son décor, situé dans des paysages splendides de Haute-Savoie, avec des rôles attachants et une histoire prenante.

Comme Hitchcock

Employé dans une usine de mécanique de précision en Haute-Savoie, Cédric apprend que l’entreprise va être rachetée par un fonds de pension britannique. Résolu à ne pas la laisser partir à vau-l’eau entre les mains de spéculateurs détachés, Cédric rassemble autour de lui trois amis d’enfance pour la racheter. Il se font alors passer pour des agents financiers afin de remporter la mise.

Gilles Perret agit un peu comme Alfred Hitchcock, quand il emmène ses héros dans des aventures qui les dépassent, puisqu’il embarque ses personnages dans des méandres administratifs et financiers dont ils ne connaissent rien. Il injecte ainsi un suspense qui fait le sel de Reprise en main : vont-ils parvenir à leurs fins ? Le monde économique et financier s’est taillé une part belle au cinéma depuis Wall Street ou Margin Call. Mais Gilles Perret le teinte dans Reprise en main d’une dimension humaine.

Psychologie et action

Dans le rôle de Cédric, Pierre Deladonchamps y est pour beaucoup, dans la conviction communicative qui porte son interprétation. A son côté, Laetitia Dosch, Grégory Montel et Vincent Deniard ne jouent pas les suiveurs, mais traversent une palette de doutes et d’hésitations qui nourrissent le sujet. Sans oublier Finnegan Oldfield qui apporte une ambigüité inquiétante.

Gilles Perret explore une nouvelle facette de son sujet de prédilection, qu’il décline en mettant en équation l’économique et l’humain. Sa dramaturgie équilibre psychologie et action. Il ne néglige pas une part de pédagogie pour mettre à portée de tous un univers peu coutumier, mais sans pesanteur et avec énergie. Il aboutit à un film entraînant par son intrigue et touchant par ses personnages.

L'affiche de "Reprise en main" de Gilles Perret (2022). (JOUR2 FËTE)

La fiche

Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Gilles Perret
Acteurs : Pierre Deladonchamps, Laetitia Dosch, Grégory Montel, Vincent Deniard, Finnegan Oldfield
Pays : France
Durée : 1h47
Sortie : 19 octobre 2022
Distributeur : Jour2fête

Synopsis : Comme son père avant lui, Cédric travaille dans une entreprise de mécanique de précision en Haute-Savoie. L'usine doit être de nouveau cédée à un fonds d’investissement. Epuisés d’avoir à dépendre de spéculateurs cyniques, Cédric et ses amis d'enfance tentent l'impossible : racheter l’usine en se faisant passer pour des financiers !

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.