"Santosh" : polar féministe et fresque de la société indienne contemporaine

Présenté dans la sélection Un Certain Regard lors de la 77e édition du Festival de Cannes, le film "Santosh", réalisé par la cinéaste indienne Sandhya Suri sort en salles mercredi.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Shahana Goswami dans le film "Santosh" de Sandhya Suri, en salles le 17 juillet 2024. (TAHA AHMAD)

Salué comme un "polar captivant et puissamment féministe" (Time Out) et comme "une leçon en matière de subtilité" (IndieWire), Santosh porte à l'écran une tortueuse histoire de misogynie et de brutalité policière dans une petite ville de l'Inde. En salles mercredi 17 juillet, le film a fait l'objet de très bonnes critiques depuis sa présentation en mai.

La réalisatrice y dresse le portrait d'une Indienne qui hérite du poste de policier de son mari après la mort de celui-ci en service. "Le point de départ du film était l'idée d'un documentaire sur la violence contre les femmes en Inde, mais il s'est transformé en quelque chose de plus grand, une fresque de la société, un regard sur le type d'endroit où ces questions sont en suspens", explique la réalisatrice indienne Sandhya Suri à l'AFP à Cannes, où son long-métrage était présenté à Un Certain Regard.

Des films indépendants difficiles à réaliser

"C'est un film qui devait sembler réel pour un public indien, et pas seulement un film tourné vers l'Occident", explique-t-elle. Il s'agit ainsi d'une histoire "difficile et complexe" à recevoir pour de nombreuses personnes dans son pays, reconnaît la cinéaste, dont la première préoccupation concernait le regard que porterait la police, notamment les agents dont elle est familière, sur Santosh.

L'Inde compte de nombreux grands cinéastes, mais il leur est souvent difficile de trouver un débouché, ont regretté Sunita Rajwar et Shahana Goswami, les héroïnes du film. "En Inde, le cinéma est essentiellement perçu comme un divertissement, et il est donc dicté par l'économie. Les films indépendants sont très difficiles à réaliser, même s'ils sont bon marché", explique cette dernière qui incarne le rôle de la jeune policière. Santosh met "un miroir sur le monde qui nous entoure en Inde sans pointer du doigt", s'est-elle réjouie.

Sunita Rajwar, qui joue le rôle de l'officière la plus âgée et la plus corrompue, a aimé incarner ce rôle complexe. "Nous voyons ses frustrations, ses insécurités, ses moments de bonheur", précise-t-elle à l'AFP. "Elle est aussi seule et elle peut savoir que ce qu'elle fait est mal, mais elle le fait quand même parce qu'il n'y a personne pour la reprendre."

L'Inde a connu une année faste à Cannes, avec All We Imagine as Light de la réalisatrice Payal Kapadia qui a remporté le Grand Prix dans la compétition principale.

Affiche du film "Santosh" de la réalisatrice indienne Sandhya Suri, en salles le 17 juillet 2024. (SHAHANA GOSWAMI)

La fiche

Genre : Thriller
Réalisateur : Sandhya Suri
Acteurs : Sunita Rajwar, Shahana Goswami, Sanjay Bishnoi
Pays : Inde
Durée :
2h08
Sortie :
17 juillet 2024
Distributeur :
Haut et court
Synopsis : Une région rurale du nord de l'Inde. Après la mort de son mari, Santosh, une jeune femme, hérite de son poste et devient policière comme la loi le permet. Lorsqu'elle est appelée sur le lieu du meurtre d'une jeune fille de caste inférieure, Santosh se retrouve plongée dans une enquête tortueuse aux côtés de la charismatique inspectrice Sharma, qui la prend sous son aile.

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