"Sarah Bernhardt. La Divine" : Sandrine Kiberlain dans un grand rôle et un biopic brillant de Guillaume Nicloux

L'actrice tient la dragée haute dans le rôle de la plus grande comédienne du tournant des XIXe et XXe siècles.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte dans "Sarah Bernhardt. La Divine" de Guillaume Nicloux (2024). (BAC FILMS)

Constante sur les écrans, Sandrine Kiberlain incarne avec force, dans Sarah Bernhardt. La Divine, la comédienne phare, devenue un mythe, qui a ébloui le monde durant toute sa carrière jusqu'à sa mort.

Guillaume Nicloux (Dans la peau de Blanche Houellebecq) n'était pas non plus attendu dans ce biopic sur les écrans mercredi 18 décembre, somme toute classique, mais d'une très belle maîtrise historique et romanesque.

Le 22 février 1915, la première star du monde, Sarah Bernhardt (Sandrine Kiberlain) est amputée au-dessus du genou suite à une gangrène. Avec son compagnon Lucien Guitry (Laurent Lafitte) à son chevet, ils évoquent le temps passé, quand la comédienne au sommet de sa gloire à la fin du XIXe siècle défrayait la chronique comme amoureuse, bisexuelle, moderne et de toutes les libertés, connue sur les cinq continents, incarnant un défi constant aux conventions.

Si Guillaume Nicloux a déjà donné dans le biopic, décalé, avec Dans la peau de Blanche Houellebecq, on ne l'attendait pas à la tête de celui de Sarah Bernhardt, surtout sous une forme aussi respectueuse du genre. Il identifie toutefois la première star du monde à une comédienne également inattendue et parfaite dans le rôle, Sandrine Kiberlain. À son côté, Laurent Lafitte n'est pas moins au diapason dans celui de Lucien Guitry, avec lequel elle compose un duo des plus savoureux.

Sarah Bernhardt intime

Guillaume Nicloux recompose le Paris du tournant des XIXe et XXe siècle avec le plus grand soin, et c'est un plaisir de voir la capitale au temps des impressionnistes, des Manet, Caillebotte ou Monet qui l'ont peint. Paris est comme l'écrin où Sarah Bernhardt devint une reine, et l'emblème de la France à travers le monde, en exportant son talent. Mais le réalisateur creuse tout autant son intimité, ses amours houleuses avec Lucien Guitry, ainsi que ses conquêtes féminines.

Observateur, plus qu'analyste de Sarah Bernhardt, Guillaume Nicloux lève le voile sur celle pour qui Jean Cocteau a inventé l'expression de "monstre sacré". Coup de chapeau à Sandrine Kiberlain pour son talent à endosser ce rôle prestigieux, dans une production ambitieuse, sans concession, et dont le jeu rend hommage à une icône du patrimoine français, quelque peu oubliée et réhabilitée.

L'affiche de "Sarah Bernhardt. La Divine" de Guillaume Nicloux. (MEMENTO DISTRIBUTION)

La fiche

Genre : Drame/Biopic
Réalisateur : Guillaume Nicloux
Acteurs : Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Amira Casar, Pauline Etienne, Mathilde Ollivier, Laurent Stocker, Grégoire Leprince-Ringuet, Clément Hervieu-Léger
Pays : France / Belgique
Durée : 1h38
Sortie : 18 décembre 2024
Distributeur : Memento Distribution
Synopsis : Paris, 1896. Sarah Bernhardt est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions. Découvrez la femme derrière la légende.

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