Sorties cinéma : "The We and the I", Michel Gondry saoulant !
Synopsis : C'est la fin de l'année. Les élèves d’un lycée du Bronx grimpent dans le même bus pour un dernier trajet ensemble avant l’été. Le groupe d'adolescents bruyants et exubérants, avec ses bizuteurs, ses victimes, ses amoureux… évolue et se transforme au fur et à mesure que le bus se vide. Les relations deviennent alors plus intimes et nous révèlent les facettes cachées de leur personnalité…
La cage aux lions
Le nouveau film de Michel Gondry confirme combien ce 38e Festival du cinéma américain de Deauville met en avant les passerelles existant entre la France et les Etats-Unis dans l’industrie cinématographique, qui semblent de plus en plus effectives. Réalisateur français Gondry est un des rares cinéastes à répartir sa carrière des deux côtés de l’Atlantique. « The We and the I » concoure sous bannière américaine à Deauville, et ce n’est pas vraiment une réussite.
Le projet sur le papier est pourtant passionnant : le dernier voyage en bus d’une bande de lycéens à l’issue de l’année scolaire. On ne sait si Gondry y a pensé, mais Spielberg avait un projet similaire dans les années 80, mais avec des enfants plus jeunes, « School Bus », qu’il a transformé en… « E. T. ». Mais c’est une autre histoire. Avec « The We and the I », Michel Gondry nous enferme dans la cage aux lions.
Vacuité
En temps réel, Gondry nous fait subir la tchatche de ces ados déchaînés plus égotistes les uns que les autres, avec les meneurs et leurs victimes. Il nous plonge dans un voyage ethnologique de cette jeunesse américaine du Bronx, donc afro-américaine et hispano-américaine (pas un WASP dans le paysage) qui se chamaillent pendant une heure quarante trois. C’est long et saoulant, voire insupportable. L’intention serait de démontrer qu’au fil du voyage, ces jeunes gens se révèlent, se rapprochent, se dépouillent de leur égo plus ils se sentent isolés au fil des descentes du bus. La démonstration n’est pas probante.
Divisé en trois parties, « Les Tyrans », « Le Chaos » et « Je », ce n’est que dans le dernier tiers que le rapprochement entre les antagonismes s’effectue. Tant et si bien que la progression narrative peut échapper, puisque l’on a décroché depuis belle lurette face à ce débit de paroles incessant et vain, issu de rapports de force qui nous sont étrangers et dont on se moque éperdument. Rarement film aura déversé un débit de paroles aussi prononcé et plein de vacuité. C’est peut-être ce qu’a voulu dire Gondry, mais cette vacuité, tout de même rehaussée d’une prise de conscience qui vient un peu tard, aurait pu s’étendre sur un peu moins de temps pour ne pas faire perdre son temps au spectateur.
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