"Soul", l'excellent Pixar de Noël, seulement visible sur Disney+
Fermeture des cinémas oblige, après "Mulan", le traditionnel film d’animation de fin d’année du studio aux grandes oreilles, "Soul", n’est visible que sur Disney+. On n’en boude pas pour autant notre plaisir.
Sélectionné hors compétition au Festival de Cannes 2020, privé de tapis rouge en raison de la pandémie de Covid 19, Soul, la dernière production Walt Disney/Pixar, est uniquement disponible sur Disney+ à partir du 25 décembre. Il succède ainsi à Mulan (sur la plateforme depuis le 30 novembre), alors que leur dimension visuelle les destine à la salle. Soul n’en demeure pas moins une grande réussite dans la lignée de Vice-versa (2015) du même réalisateur Pete Docter, ici accompagné de Kemp Powers.
Visions de l’esprit
Pianiste de jazz talentueux, Joe est prof de musique, jusqu’à ce que son rêve se réalise : accompagner une grande saxophoniste dans le meilleur club de New York. Mais renversé par une voiture, il se retrouve en réanimation et projeté dans le "Grand Avant", un au-delà où les âmes sont recyclées, avant leur retour sur Terre. Cependant Joe tient absolument à son concert et échappe aux cadres du "Grand Avant", accompagné de 22, une âme qui ne veut surtout pas revenir sur Terre. Joe va tout faire pour la convaincre que la vie vaut d’être vécue.
Avec Soul, le réalisateur Pete Docter retrouve la veine de Vice-versa dans la mesure où, après les maux de l’esprit personnalisés dans le cerveau d’une petite fille, il traite des motifs qui nous poussent à vivre. L’image est également en continuité, avec des visions de l’esprit (le "Grand Avant") qui tendent vers l’abstraction (les cadres de l’au-delà rappellent le trait de Picasso). En parallèle, la reconstitution de New York est d’un réalisme bluffant, Soul ne cessant de faire des allers-retours entre les deux mondes.
Une question de vie et de mort
L’au-delà a inspiré plus d’une fois le cinéma, le mètre-étalon étant sans doute Une question de vie et de mort (1947) de Michael Powell et Emerich Pressburger. Visualiser l’espace métaphysique est une gageure et s’identifie le plus souvent à de grandes aires immaculées, peuplées d’êtres éthérés, voire des anges de blanc vêtus. La satire administrative du monde terrestre y est souvent de mise, et Pete Docter y a recours, comme un clin d’œil au film de Powell et Pressburger.
L’aventure de Joe est pleine de rebondissements, d’entrain, d’action et d’humour, avec une mise en images remarquable d’originalité et de beauté graphique, dans l’art et la manière de Pixar. Histoire d’un musicien de jazz, la bande originale est superbe et digne des meilleures compositions du genre. La version française est splendide, Omar Sy, Camille Cottin et Ramzy Bedia offrant leur talent avec enthousiasme aux personnages principaux. L’animation Pixar au top.
La fiche
Genre : Animation
Réalisateurs : Pete Docter et Kemp Powers.
Acteurs (voix françaises) : Omar Sy, Camille Cottin, Ramzy Bedia
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h40
Sortie : 25 décembre 2020 (seulement sur Disney+)
Distributeur : The Walt Disney Company France
Synopsis : Passionné de jazz et professeur de musique dans un collège, Joe Gardner a enfin l’opportunité de réaliser son rêve : jouer dans le meilleur club de jazz de New York. Mais un malencontreux faux pas le précipite dans le « Grand Avant » – un endroit fantastique où les nouvelles âmes acquièrent leur personnalité, leur caractère et leur spécificité avant d’être envoyées sur Terre. Bien décidé à retrouver sa vie, Joe fait équipe avec 22, une âme espiègle et pleine d’esprit, qui n’a jamais saisi l’intérêt de vivre une vie humaine. En essayant désespérément de montrer à 22 à quel point l’existence est formidable, Joe pourrait bien découvrir les réponses aux questions les plus importantes sur le sens de la vie.
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