"Sound of Freedom" : l’histoire du démantèlement d’un réseau pédophile dans un film sujet à polémique
Spotlight de Tom McCarthy, en 2015, avait mis en lumière avec brio le travail des journalistes du Boston Globe pour dénoncer le fléau pédophile dans l’Église catholique américaine. Avec Sound of Freedom, qui sort mercredi 15 novembre, le réalisateur mexicain Alejandro Monteverde s’attaque à sa dimension internationale et mafieuse. Mais pour quelle vérité ?
Le film serait le récit d'une histoire vraie. Mais la véracité de cette affaire de trafic mondial d'enfants est remise en question aux États-Unis. Une théorie du complot relayée par le mouvement QAnon servirait de base au scénario : c'est la célèbre affaire de l'adrénochrome, une drogue issue du sang d'enfants qui alimenterait les élites mondiales par ces vertus régénératrices.
De nombreux médias américains s'inquiètent des liens de l’acteur principal avec la mouvance QAnon. Le producteur Eduardo Verástegui est un fervent militant des lois anti-avortement. Au-delà du thriller, c'est la vocation du message de Sound of Freedom qui interroge.
Plans troublants
Ancien agent fédéral américain, Tim Ballard se lance dans une opération de sauvetage au péril de sa vie, pour libérer des centaines d'enfants prisonniers de trafiquants sexuels à travers le monde. Sur ce canevas héroïque, Alejandro Monteverde filme un thriller en usant des codes du film d’action pour aborder un sujet grave. Il est malheureusement servi par Jim Caviezel qui a plus l’air de se demander ce qu’il fait là, que d’avoir des convictions profondes.
À son troisième film, Alejandro Monteverde s’attaque au film de genre, après une romance et un film familial. Mené comme un thriller, Sound of Freedom montre des qualités de mise en scène dans l’action. La réalisation ne tombe jamais dans le voyeurisme, mais génère des plans troublants ou dérangeants, comme celui d’un enfant assis au bord d’un lit d’hôtel, ou sous les draps, quand arrive un homme qui se déshabille.
L’action domine sur le sujet. Alejandro Monteverde aurait pu élaguer sur les 2h11 du film qui énumère les barrières qu'affronte Tim Ballard, et les menaces qui pèsent sur lui, des bidonvilles aux quartiers huppés. Au diapason du film, Jim Caviezel joue plus l’action que la torture psychologique, plus le physique que le mental.
La fiche
Genre : Thriller
Réalisateur : Alejandro Monteverde
Acteurs : Jim Caviezel, Bill Camp, Cristal Aparicio, Javier Godino
Pays : États-Unis
Durée : 2h11
Sortie : 15 novembre 2023
Distributeur : Sage distribution
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