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"Spirale : l'héritage de Saw" : un film d'horreur qui flirte avec le polar

Jigsaw, le tueur en série qui "joue" à torturer ses victimes avec leurs nerfs et dans leur chair est mort, mais son héritage est bien vivant.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Chris Rock dans "Spiral : l'héritage de Saw" de  Darren Lynn Bousman (2021). (BROOKE PALMER / METROPOLITAN FILMEXPORT)

En 2004, Saw de James Wan donnait naissance aux films de tortures, une nouvelle déclinaison du cinéma d'horreur où on ne nous épargne rien des sévices psychologiques et physiques que subissent les victimes. De l’horreur pur, dont le succès engendrera huit suites. Le dernier opus, Spirale : l'héritage de Saw, qui bénéficie de la présence de Samuel L. Jackson, sort mercredi 21 juillet.

Game not over

Inspecteur, fils d’une légende locale de la police de Los Angeles à la retraite, le lieutenant Ezekiel "Zeke" Banks doit prendre sous son aile une nouvelle recrue. Ils enquêtent sur des meurtres en série des plus macabres qui rappellent ceux du tueur en série machiavélique Jigsaw, alors qu’il est décédé. Le père de Zeke entre dans la danse. Tous deux, avec le novice, se retrouvent embarqués dans une spirale infernale et macabre, où le tueur est aux manettes.

Franchise au succès foudroyant et jamais démenti depuis 2004, Saw n’est pourtant guère parvenu à se renouveler au rythme de ses huit suites. Le premier opus était une vraie réussite, en recyclant le sujet des serial killers qui tournait un peu en rond, après Le Silence des agneaux et Seven. Saw introduisait une perversion supplémentaire dans le processus meurtrier des tueurs en série, celui du "jeu", Jigsaw donnant une possibilité à ses victimes de s’en sortir si elles résolvaient une énigme dans un temps très limité. Autant dire que peu en réchappent dans des circonstances atroces. Spirale : l'héritage de saw parvient à donner un peu de sang neuf à un caneva usé jusqu'à la corde.

Polar urbain

Si le gore est au-rendez-vous de la franchise, ce sont les processus meurtriers mis à l’œuvre, avec des mécaniques savantes, qui en font tout le sel. Spirale : l'héritage de Saw ne déçoit pas de ce point de vue, mais Darren Lynn Bousman, derrière la caméra, joue davantage la carte du thriller que de l’horreur. Il se focalise sur l’enquête en jouant du duo classique de flics mal accordés, et en incluant un lien initiatique père-fils, avec le rôle de Samuel L. Jackson qui crédibilise cette neuvième mouture.

Samuel L. Jackson dans "Spiral : l'héritage de Saw" de  Darren Lynn Bousman (2021). (STUDIO CANAL GMBH : BROOKE PALMER)

La réalisation fonctionne bien, dans la lignée du polar urbain, tout en renouvelant le sujet. Question horreur, le gore de Titane de Julia Ducournau, Palme d’or à Cannes, tout juste sur les écrans, le surpasse, mais dans une veine plus expérimentale. Plus classique et dans le respect des codes, Spirale : l'héritage de Saw remplit néanmoins son contrat de frisson d’horreur estival.

L'affiche de "Spiral : l'héritage de Saw" de  Darren Lynn Bousman (2021). (METROPOLITAN FILMEXPORT)

La fiche

Genre : Thriller fantastique
Réalisateur :  Darren Lynn Bousman
Acteurs : Chris Rock, Max Minghella, Samuel L. Jackson, Marisol Nichols
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h33
Sortie : 21 juillet 2021
Distributeur : Metropolitan Filmexport

Interdit aux moins de 16 ans

Synopsis : Travaillant dans l'ombre de son père, une légende locale de la police, le lieutenant Ezekiel "Zeke" Banks et son nouveau partenaire enquêtent sur une série de meurtres macabres dont le mode opératoire rappelle étrangement celui d’un tueur en série qui sévissait jadis dans la ville. Pris au piège sans le savoir, Zeke se retrouve au centre d’un stratagème terrifiant dont le tueur tire les ficelles.

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