"Star Trek sans limites" va droit dans le mur
Star Trek: le retour
Reportage: France 3 / P. Forgue / L. Pierrard / J.-A. Balcells / F. Mazz
Pyjamas
Pour fêter les cinquante ans de la série télévisée, née de l'imagination de Gene Roddenberry en 1966, les producteurs n'ont rien trouvé de mieux que de plonger dans la nostalgie. Un objectif bien limité et réducteur, contraire à l'esprit "trekkie", tout orienté vers le futur et à "repousser les frontières".Dès la scène d'ouverture, le film tourne vinaigre. Ambassadeur de la Fédération des planètes, le capitaine Kirk (Chris Pine) se prend un vif revers face à un Parlement extraterrestre très second degré. D'emblée, personne n'y croit et le film ne va aller que dans ce sens. "Star Trek sans limites" joue sur une vague vintage, allant jusqu'à ressortir de la penderie les pyjamas en guise de costumes pour l'équipage de l'Enterprise. Toute la partie centrale renvoie aux décors cheap de la série originelle. On touche le fond dans le scénario rabâché, les dialogues, le jeu inepte des acteurs et des maquillages sortis d'une série B des années 50. On sent bien que ce parti-pris est volontaire, mais c'est une grave erreur au regard de la franchise.
Rétrofusée
Si le public recherche la nostalgie, il a toujours la possibilité de visionner la série originelle ou les films des années 80-2000. Abrams ne s'y trompait pas quand il relançait "Star Trek" en relatant la jeunesse de l'équipage et la première mission de l'Enterprise sous le commandement de James T. Kirk. Ce qui paradoxalement modernisait considérablement une franchise arrivée à bout de course. C'est pourquoi "Star Trek sans limites" est un total contresens, un retour en arrière régressif.Reportage : P. Forgue / D. Levy / C. Pary / C. Botella :
La pilule passait bien quand en 1982, "La Colère de Khan" (Nicolas Mayer) développait une suite d'un des meilleurs épisodes de la série télévisée, pour se démarquer du très métaphysique "Star Trek : le film" (1979, Robert Wise). Mais ce qui se voudrait de l'autodérision dans "Sans limites" se révèle une faute de goût, voire du mépris pour les "Trekkies", sinon tout amateur de science-fiction. Que reste-t-il à sauver de ce naufrage ? Jaylah (Sofia Boutella), une extraterrestre rebelle au look photogénique, égérie publicitaire du film ; une station orbitale aux dimensions d'une lune, très spectaculaire ; une (énième) belle pulvérisation de l'Enterprise ; trois tirades de McCoy (Karl Urban), à l'image de son personnage d'éternel désabusé. Des gimmicks. C'est peu. "Star Trek sans limites" ne tient pas la distance.
LA FICHE
Science-fiction de Justin Lin (Etats-Unis) - Avec : Chris Pine, Zachary Quinto, Simon Pegg, Sofia Boutella, Idris Elba, Anton Yelchin, Zoe Saldana, Karl Urban, Lydia Wilson, John Cho - Durée : 2h03 - Sortie: 17 août 2016
Synopsis : Une nouvelle aventure épique de l’USS Enterprise et de son audacieux équipage, explorateur des confins inconnus de l'espace. Chaque membre, comme la Fédération toute entière, fait face à une nouvelle menace.
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