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"T2 Trainspotting", la suite du film culte des 90's vaut-elle le coup ?

En 1996, "Trainspotting" confirmait après "Petit meurtres entre amis" le talent d’un jeune réalisateur anglais prometteur, Danny Boyle ("La Plage", "28 jours plus tard", "Slumdog Millionnaire"…). Un ton nouveau, un film bilan sur les années 80/90, d’une jeunesse anglaise héritière du thatchérisme, la révélation d’Ewan McGregor et de Robert Carlyle... Vingt ans après, la douche est un peu tiède.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
 Ewan McGregor, Ewen Bremner, Jonny Lee Miller et Robert Carlyle dans "T2 Trainspotting" de Danny Boyle
 (Sony Pictures Releasing France)

Retrouvailles

Mark "Rent Boy" Renton (Ewan McGregor), Spud (Ewen Bremner), Sick Boy (Jonny Lee Miller) et Begbie (Robert Carlyle), ils sont tous là. Manque évidemment Tommy (Kevin McKidd), victime d’une overdose dans "Trainspotting". Le roman d’Irwin Welsh (Mickey, le dealer véreux dans le film de 1996), à l’origine du premier opus, détenait, selon Danny Boyle, un potentiel suffisant à la réalisation de deux films. Pas question toutefois de revenir sur une époque révolue. Par contre dévoiler ce que sont devenus ces Pieds-Nickelés de la came laissés en suspens après le coup que leur a fait Mark vingt ans auparavant, est des plus tentant.

Tous les acteurs de l’original ont répondu à l’appel et sans doute que les premiers spectateurs y souscriront. Comment résister à retrouver des personnages si hauts en couleur, si emblématiques d’une génération, si drôles et si touchants ? S’ils sont très ancrés dans une réalité toute britannique et dans une époque, ils atteignent aussi l’universel. Mark ne cesse d’aligner les interrogations, tant sociétales que métaphysiques, sur la société de consommation, de communication, l’amitié, l’amour, le travail, la mort, le souvenir…

Comme des mouches

"Trainspotting" touchait juste car le film reposait sur l’exposé d’une chronique. Celles de cinq potes : trois junkies invétérés, plus un qui succombera à la tentation, et un caractériel violent imbibé de bière. Un raccourci peu glorieux de la jeunesse britannique, plus exactement écossaise, à laquelle Mark va tenter d’échapper. C’est lui qui mène le récit, qui donne son point de vue de sa voix off, comme porte drapeau d’une génération en quête d’un avenir impossible et pour lequel les solutions envisageables passent par des travers souvent scabreux, la trahison en tête. Aussi, n’y avait-il pas vraiment d’intrigue au sens strict dans le premier film, mais une poignée de personnages confrontés à un monde contre lequel ils se cognent, comme des mouches contre une vitre.

Ewen Bremner dans "T 2 Trainspotting" de Danny Boyle
 (Sony Pictures Releasing France)

"T2" les remet sur les rails, mais avec moins de perspicacité. Mark revient au bercail, voulant racheter sa trahison passée et les retrouve les uns après les autres, comme en tournant les pages d’un catalogue. Avec comme fil rouge une vengeance au cœur qu’ils vont tenter d’accomplir. La teneur de ces retrouvailles est donc un peu ténue pour alimenter les près de deux heures du film. Les idées de mise en scène sont aussi moins probantes (plus de cuvette WC abyssales ou de bébé au plafond). La salvation vient de l’approfondissement du personnage de Spud, déjà le plus attachant du premier opus. Le scénario lui donne une nouvelle dimension inattendue, des mieux senties et qui vole la vedette à Mark, avec une belle note d’espoir. 

Reportage : S.Gorny / D.Bassompierre / D.Gavat


 

"T2  Trainspotting" : l'affiche française
 (Sony Pictures Releasing France)

LA FICHE

Comédie dramatique de Danny Boyle (Grande-Bretagne) - Avec :   Ewan McGregor, Jonny Lee Miller, Ewen Bremner, Robert Carlyle, Anjela Nedyalkova, Irvine Welsh, Shirley Henderson - Durée : 1h57 - Sortie: 1er mars 2017
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis : D’abord, une bonne occasion s’est présentée. Puis vint la trahison. Vingt ans après, certaines choses ont changé, d’autres non. Mark Renton revient au seul endroit qu’il ait jamais considéré comme son foyer : Edimbourg. Spud, Sick Boy et Begbie l’attendent. Mais d’autres vieilles connaissances le guettent elles aussi : la tristesse, le deuil, la joie, la vengeance, la haine, l’amitié, le désir, la peur, les regrets, l’héroïne, l’autodestruction, le danger et la mort. La vie ? Toutes sont là pour l’accueillir, prêtes à entrer dans la danse...

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