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"Terre des Ours" : voyage en 3D au cœur d’un royaume sauvage

Guillaume Vincent a tourné ce magnifique documentaire en 3D pendant plus de six mois sur une terre restée sauvage, dans des conditions extrêmes. Sa patience et les innovations technologiques lui ont permis de s’approcher de très près des ours qui la peuplent.
Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Scène de "Terre des Ours"
 ( Sergey Gorshkov)

Film documentaire de Guillaume Vincent – Texte lu par Marion Cotillard – Durée : 1h27 – Sortie : 26 février 2014

Synopsis : Kamtchatka. Cette terre à l’état sauvage située en Extrême-Orient russe est le royaume des ours bruns. Au fil des saisons, chacun a ses préoccupations : la mère doit nourrir et protéger ses oursons qui veulent explorer le monde avec l'insouciance de leur jeunesse. Un ours tout juste sorti de l’enfance doit trouver sa place dans le monde adulte et gagner son autonomie. Enfin, le mâle doit constamment défendre son territoire et imposer sa force…

En route, donc, vers l’une des terre les plus sauvages et préservées du monde, la péninsule du Kamtchatka. Paysages d’une pureté absolue, glacés la majeure partie de l’année, corne d’abondance durant quelques semaines d’été lorsque les saumons y achèvent leur incroyable migration annuelle. C’est là que 20 000 ours ont élu domicile, partageant chaque année le même combat contre la montre : accumuler suffisamment de graisse durant la belle saison pour pouvoir hiberner tranquille durant l’interminable hiver.
  (Sergey Gorshkov)
Dans ce documentaire particulièrement léché (sic), Guillaume Vincent parvient à saisir des images d’une extraordinaire beauté. Grâce, en particulier, à une caméra fixée sur un ballon gonflé à l’hélium, il réussit à approcher au plus près la vie animale sans la troubler.
  (Sergey Gorshkov)
Pas de fiction ni de petits arrangements avec la vérité de la nature, ici. Guillaume Vincent raconte s’être totalement adapté aux situations qui se déroulaient sous ses yeux, sans essayer de les reconstituer ou de les aménager. "Les animaux ne refont jamais deux fois la même chose, on a rarement droit à une seconde chance" explique le réalisateur, expert du documentaire animalier depuis près de vingt ans.

Ce respect de la nature, c’est la force de ce film. Certains pourront considérer que c’est aussi sa faiblesse. Fidèle au cycle de la vie, "Terre des Ours" prend son temps et se déroule sans à coups, parfois avec lenteur. Le seul scénario de "Terre des Ours", ce sont les quatre saisons. Pas de rebondissements ou de "séquences émotions" exagérément surlignées. Il faut se "contenter" de ces situations splendides et saisissantes : les oursons et leur mère protectrice, l’interminable attente de l’ouverture du garde-manger (l’arrivée des saumons), le débarquement massif des ours autour du lac Kourile…
L’utilisation de la 3D se révèle, elle, un peu décevante. Malgré le soutien logistique des équipes de James Cameron, elle se contente de donner de la profondeur à l’image, mais sans convaincre totalement. Et le commentaire, soigneusement a-r-t-i-c-u-l-é par Marion Cotillard est parfois redondant. Deux tout petits bémols, au milieu des innombrables raisons d’aller voir ce magnifique documentaire.

Reportage: P.Deschamps, V.Lucas, C.Forge

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